« Les étudiantes sont un peu plus de 30% dans la profession en ce moment. Cela varie avec les années, certaines fois on compte près de 40% d’étudiantes et d’autres 10% de femmes », informe Nadine Brissard Prophète, chirurgienne dentiste et enseignante en prothèse depuis 2005 au sein de la faculté d’odontologie de l’université d’Etat d’Haïti (Ueh), interrogée par l’agence en ligne AlterPresse (cf. http://www.alterpresse.org/spip.php?article13047).
Beaucoup de chirurgiennes dentistes, contactées dans le cadre de cette investigation sur la relation "genre" dans cette profession, hésitent à s’exprimer dans la presse et à faire part de leur vécu comme professionnelles.
En général, les patients souffrant de maux de dents disent préférer les femmes dentistes, dans l’espoir, le plus souvent, de bénéficier de plus d’indulgence et de « douceur » lors des traitements, en particulier l’extraction, avance Nadine Brissard Prophète.
Le plus fondamental dans le métier de chirurgie-dentaire, c’est la manière de recevoir la patiente ou le patient, assure Prophète.
« C’est l’accueil qui fera la distinction », soutient-elle.
« Souvent ce sont des patients qui ont souffert toute la nuit, qui appréhendent les soins, et qui ont peur… Il faut d’abord les mettre en confiance. Quant à celles et ceux qui sont un petit peu plus poltrons, cela demande beaucoup plus de temps, mais nous y arrivons toujours », explique t-elle.
Prophète déplore un « manque d’éducation », en Haïti, des patients qui exigent souvent l’extraction, alors que d’autres solutions alternatives de traitement leur sont offertes.
« L’éducation des patients est la plus importante, vu que les patients ne pensent le plus souvent qu’à extraire une dent. Et même quand vous leur offrez un autre type de traitement, ils vous disent « docteur, l’extraction d’une dent est le remède à la douleur », illustre t-elle. [jep kft rc apr 29/06/2012 1:45]