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Haïti- Justice : Muscadin Jean-Yves Jason dit craindre pour sa vie...

Après une convocation du parquet du tribunal civil de P-au-P

P-au-P, 28 juin 2012 [AlterPresse] --- N’ayant pas répondu à une convocation du parquet du tribunal civil de Port-au-Prince, dans le cadre de l’enquête sur l’incendie du marché dit Gerit, frappé d’interdiction de départ du pays, objet d’un mandat d’amener, l’ancien maire principal de la capitale Muscadin Jean-Yves Jason fait état de menaces et de persécutions politiques sur sa personne.

« Je crois devoir informer l’opinion publique nationale et internationale, les élus d’Haïti, particulièrement les honorables sénateurs, députés et maires et du monde, les organisations des droits humains, que ma vie est en danger, parce que je suis l’objet de persécution politique », écrit Jason dans une note publique du 25 juin 2012 transmise à AlterPresse.

Des marchandises, estimés à plusieurs millions de gourdes (US $ 1.00 = 42.00 gourdes ; 1 euro = 58.00 gourdes aujourd’hui), ont été consumées dans les flammes d’un incendie déclaré au marché du port (marché gerit) le lundi 18 juin 2012.

Les témoignages, recueillis jusque-là, ont qualifié cet acte de « criminel ».

A la suite de l’arrêté présidentiel du 23 février 2012, rendu public le 29 février 2012 le destituant de ses fonctions de maire, Jason avait appelé à la « résistance contre les spécialistes en crises du pouvoir central [qui] viennent de commettre un coup d’État contre le gouvernement municipal de Port-au-Prince, avec l’assentiment du président de la république ».

Jason continue de revendiquer le titre de maire de la capitale et soutient toujours la thèse de coup d’État contre sa personne, dans la note acheminée cette semaine à la presse.

En plus des « spécialistes en crises du pouvoir central », Jason, qui vient de sortir de son silence, pointe du doigt le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Jean Renel Sénatus, et le ministre chargé des relations avec le parlement, Ralph Ricardo Théano, comme étant les auteurs de « cette démarche de persécution ».

A Sénatus, qui est en « service commandé et prêt à [l’] humilier », Jason réclame « le respect dû à un citoyen et au maire de Port-au-Prince ».

L’édile élu de la capitale, renvoyé par la présidence, croit fermement que, « depuis un certain temps, sous couvert d’invitation de la justice haïtienne », on veut l’ « incarcérer ». Et, pour y parvenir, tous les prétextes sont bons et même des « plaintes » concernant [sa] personne ».

Quant à Ralph Théano, ministre chargé des relations avec le parlement du gouvernement Lamothe, Jason évoque une éventuelle vengeance.

« Aujourd’hui, il [Théano] est ministre, donc… armé pour faire payer » à Jason sa révocation comme directeur général de la mairie de Port-au-Prince, en 2007, pour « sabotage de l’administration par le conseil municipal et d’autres actes innommables », indique l’ancien maire de la capitale.

Jason ne manque pas de rappeler l’implication de Théano dans le scandale « des ministres et des hauts gradés de la police nationale d’Haïti / Pnh (…) salariés de l’administration municipale », selon « le rapport » du service d’intelligence de la mairie.

L’ancien maire, dirigeant de « Rassemblement des Citoyens de Port-au-Prince », annonce la suite du feuilleton de dénonciations.

« Les autres concernés seront cités en temps et lieu », écrit-il.

Se disant prêt « à [se] battre pour rester en vie et faire respecter [sa] dignité (…) Muscadin Jean-Yves Jason appelle au « réveil national et international pour combattre cette tentative d’assassinat sans masque ». [efd kft rc apr 28/06/2012 15:00]