P-au-P, 21 juin 2012 [AlterPresse] ---L’ancien maire de Port-au-Prince, Muscadin Jean Yves Jason, n’a pas répondu personnellement, le mercredi 20 juin 2012, à une convocation du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Jean-Renel Sénatus, dans le cadre de l’enquête sur l’incendie du marché du port (mache gerit), - survenu à l’aube du lundi 18 juin 2012 -, apprend AlterPresse de l’un de ses avocats, André Michel.
Les avocats André Michel et Newton Saint-Juste défendent l’ancien édile de la capitale dans ce dossier.
« Monsieur Jason ne s’est pas lui-même présenté. Ses avocats ont envoyé une requête au commissaire gouvernement, pour lui dire que notre client ne comparaitra pas avant la correction des anomalies relevées dans l’invitation », affirme l’avocat Michel.
Selon Michel, l’invitation est adressée à « quelqu’un qui s’appelle Jean Yves, alors que son client s’appelle Muscadin Jean Yves Jason. En ce sens nous (les avocats) avons demandé au commissaire du gouvernement de préciser l’identité de la personne qu’il souhaite interroger ».
L’ex-maire de Port-au-Prince a reçu l’invitation « fort tard dans l’après-midi du mardi 19 juin et [a été] demandé de comparaitre le mercredi [20 juin 2012] à 10:30 du matin », d’après les informations de maitre Michel, estimant que « ça n’a pas de sens ».
L’avocat exige du commissaire Jean Renel Sénatus « un minimum de respect pour un citoyen, de surcroît ancien maire de Port-au-Prince [en lui accordant] suffisamment de temps pour préparer sa comparution correctement ».
L’avocat Michel n’y va par quatre chemins pour estimer que, « derrière cette convocation, il y a un complot politique pour procéder à l’arrestation de monsieur Jason, du fait qu’il ne partage pas la vision de l’équipe en place ».
A la suite de l’arrêté présidentiel du 23 février 2012, rendu public le 29 février 2012 le destituant de ses fonctions de maire, Jason avait appelé à la « résistance contre les spécialistes en crises du pouvoir central [qui] viennent de commettre un coup d’État contre le gouvernement municipal de Port-au-Prince avec l’assentiment du président de la république ».
« Il s’agit purement et simplement d’une campagne de persécution politique contre l’ancien maire de la capitale », renchérit Me. Michel, qui dit ne pas savoir « très honnêtement ce qui est à la base de la convocation ».
Le « pouvoir de contrainte ne s’exerce qu’en cas de flagrance », tient à rappeler l’avocat au commissaire, pour expliquer que Jason ne saurait être l’objet de « pressions pour comparaître personnellement ».
Le marché du port (mache gerit) a été incendié à l’aube du lundi 18 juin 2012, avec des marchandises (estimées à plusieurs millions de gourdes) consumées dans les flammes. Une personne est morte asphyxiée durant le sinistre, selon les autorités.
Les témoignages recueillis jusque-là ont qualifié cet acte de « criminel ».
A date, aucune information ne filtre sur une enquête diligentée sur l’incendie du marché de Tabarre (au nord-est de la capitale), enregistré dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25 février 2012. [efd kft rc apr 21/06/2012 12:23]