Correspondance Mergenat Exalus
Gonaïves, 21 juin 2012 [AlterPresse] --- Les cas d’agressions sexuelles, détournements de mineurs et débauches sexuelles qui ne cessent de se multiplier dans le département de l’Artibonite font couler beaucoup d’encre aux Gonaïves, constate AltePresse.
Si au cours du mois de mai dernier, 33 cas d’agressions sexuelles ont été recensés au parquet des Gonaïves (21 cas entre le 1er et le 15 mai et 12 cas entre le 15 et 31 mai), pour ce mois de juin, 13 nouveaux cas ont déjà été rapportés en seulement 18 jours, soit entre le 1er et le 18 juin 2012.
Ceci porte à 46 le nombre de cas de viols recensés dans au moins 5 communes du département de l’Artibonite.
Le dernier cas porté au parquet des Gonaïves concerne une fillette de 11 ans qui a été violée par un voisin. La mère de la fillette a surpris l’individu en flagrant délit. Ce cas est au cabinet d’instruction selon le chef du parquet des Gonaïves, Mesac Philogène.
En moins de deux mois, 9 cas ont été recensés dans la commune de Saint Michel de l’Attalaye, 1 à Gros-Morne, 2 à l’Estère, 1 à Anse Rouge et 33 aux Gonaïves, explique le commissaire estimant qu’il y a une légère diminution pour ce mois de juin comparativement au mois précédent où l’on avait enregistré en moyenne 1 cas par jour.
Cette légère diminution est le fruit des efforts conjugués des autorités judiciaires et policières des Gonaïves qui, dit-il, sont déterminées à combattre ce type de violence qui ne fait pas honneur à la ville.
Histoire d’encourager les victimes à continuer à porter plainte contre leurs agresseurs, outre le parquet des Gonaïves, la police a mis en place un espace au local du commissariat pour recevoir les victimes, a fait savoir le commissaire qui a renouvelé son engagement de continuer à poursuivre les coupables.
Par ailleurs, la direction départementale du Ministère à la condition féminine et aux droits de la femme (Mcfdf) dans l’Artibonite rejette les rumeurs selon lesquelles elle serait de connivence avec le chef du parquet des Gonaïves et des organisations de femmes pour soutirer de l’argent aux hommes accusés injustement, mais qui n’ont eu, selon ces détracteurs, que des relations sexuelles consenties avec les présumées victimes.
« Le commissaire du gouvernement et moi, nous sommes des juristes, nous savons où commencent et prennent fin nos droits. Nous sommes en mesure de faire preuve d’éthique et de conscience professionnelle. Nous sommes des personnes morales qui se respectent », a déclaré Netlande Pierre Derius, directrice départementale du Mcfdf au cours d’une conférence de presse conjointe avec le chef du parquet.
Derius en a profité pour faire savoir que dans le cadre de ces actes d’abus sexuels que subissent les filles dans l’Artibonite, la direction départementale du Mcfdf ne fait qu’orienter et accompagner les victimes dans les démarches visant à leur permettre d’obtenir justice et réparation.
Contacté par AlterPresse sur ce dossier, le Centre de promotion et de défense des droits de la femme (Cpddf) aux Gonaïves dit souhaiter une étude qui permette aux autorités de mieux cerner ce phénomène.
Kenaz Jean Baptiste, responsable de ce centre, demande aux parents de faire preuve de vigilance et de ne pas laisser seules leurs petites filles. [me kft gp apr 21/06/2012 9 :30]