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Haïti-Histoire : Genèse, contenu et valeur ajoutée d’un essai (partie 1)

Par Leslie Péan

Soumis à AlterPresse le 1er juin 2012

La connaissance des racines, mais surtout des enseignements du firminisme, est cruciale pour une meilleure orientation des luttes actuelles. C’est ce que je m’attache à montrer dans l’ouvrage Comprendre Anténor Firmin – Une inspiration pour le XXIe siècle .

L’envie de connaitre Anténor Firmin me vint alors que se déroulait la grève de l’Union Nationale des Étudiants Haïtiens (Uneh). Cette grève, contre la dictature de François Duvalier, dura de novembre 1960 à mars 1961.

J’avais onze ans en ce temps-là. Il m’était facile de comprendre pourquoi les lycées Pétion et Louverture portaient le nom de deux de nos aïeux, mais je me demandais qui était cet Anténor Firmin pour mériter un tel honneur.

Georges Anglade, en classe de philo à cet établissement, répondit à mon interrogation. Et de là vint mon intérêt pour Anténor Firmin, ce titan émergeant à l’ombre tutélaire d’Edmond Paul, le pape du libéralisme politique haïtien.

On retrouve Firmin révolutionnaire, instituteur, comptable, journaliste, avocat, économiste, anthropologue, diplomate, écrivain, ministre des Finances, panafricaniste et concepteur d’une confédération des Antilles. Une dispersion qui reflète pourtant une unité de vues et des préoccupations liées à l’actualité.

Dans tous ses domaines, il a fait preuve d’excellence, à la pointe des idées les plus avancées de son temps. Il s’est montré un visionnaire et a prédit en 1911 que si Haïti n’opérait pas des réformes dans sa gouvernance, elle connaitrait un mauvais sort et serait occupée par une grande nation.

Occupation qui arriva en 1915 et connaît des répétitions jusqu’à nos jours. Firmin avait aussi prévu les progrès des hommes de couleur dans un pays comme les États-Unis et avait prédit dès 1885 l’élection d’un Noir à la présidence de ce pays. Anticipation réalisée avec Barack Obama en 2008. Importante victoire malgré les limitations imposées en avance par le statu quo en 2007 instaurant la règle de 60 voix au Sénat pour l’adoption de toute nouvelle loi.

Sans être évident pour tous, l’héritage de Firmin est là, sous nos yeux. Il l’est, au-delà de notre regard. Un peu comme la toile de Raphael Denis, reproduite en page de couverture de mon ouvrage. Toile qui se donne à voir uniquement dans l’échange entre la subjectivité du regard et l’illusion de néant exprimée dans les contours de l’écriture picturale.

Notre intuition de sa complexité aborde la réalité invisible des détails qui échappent à nos yeux. L’œuvre de Firmin appelle à interroger et à problématiser ce qui nous est donné. À voir avec l’œil de l’esprit. La supériorité de sa démarche se lit dans sa vision allant au-delà de la vision traditionnelle. Dans le secret de son intériorité, il dit la vérité. Non sans déboulonner les faux prophètes. L’héritage invisible de Firmin est composé de tous ces personnages que nous n’avons jamais vus, que nous ne verrons jamais, mais que nous côtoyons dans des pratiques qui se renouvellent tous les jours dans notre environnement. Réalité palpable.

Des mots pour conjurer des maux

Depuis la mort de Firmin le 19 septembre 1911, les ravages causés par ses adversaires ne cessent de détruire Haïti. Les secrets gardés sur les combines successives pour l’empêcher de conquérir la présidence en 1902, 1908 et 1911 ont été et sont encore très nocifs pour la jeunesse haïtienne.

Surtout maintenant que 70% de la population haïtienne a moins de 30 ans et cherche à comprendre comment Haïti a pu sombrer dans un tel état de déréliction. La fracture générationnelle a instauré une rupture entre ces jeunes et l’histoire de leur pays. Il importe de contribuer à combler cette discontinuité pour éviter à Haïti d’autres déboires. Des mots contre des maux.

Les échecs, connus par Firmin, n’ont pas pu empêcher le rayonnement national et international de sa pensée. On ne compte plus les articles, colloques et livres qui lui sont consacrés.

Par contre, ses adversaires gisent au fond de la poubelle de l’histoire, qu’ils soient devenus généraux d’armée, ministres, présidents de la République et tutti quanti. La flamme de sa chandelle reste allumée dans l’esprit des peuples recherchant la liberté et l’émancipation.

La reconstruction haïtienne ne peut avoir lieu sans Firmin, sans sa nourriture précieuse. Il nous faut maintenir vivante et active sa pensée. Ce fut un homme de caractère qui savait quand il faut démissionner et claquer la porte.

On est loin des intellectuels démagogues, tels que Louis Borno et Sténio Vincent, qui ont cautionné toutes les actions du tyran Nord Alexis de 1902 à 1908. En effet, Borno fut ministre des Relations Extérieures lors des événements de 1908 tandis que Vincent sera le propagandiste de Nord Alexis et de l’anti-firminisme dans son journal L’Effort en 1902 avant d’être maire de la capitale en 1907-1908. Des intellectuels démagogues souf nan tchou qui ont enduit la classe politique des mulatristes et noiristes de cette pensée gluante accouchant un siècle d’aberrations, de décadences et de mort.

Le parcours de Firmin interpelle pour démasquer les monstres qui nous ont gouvernés en éclairant les frayeurs et horreurs les plus intimes de nos luttes politiques.

Firmin a laissé neuf ouvrages qui sont : De l’Égalité des Races Humaines (1885) ; Haïti et la France (1891) publié ensuite sous le titre Haïti au point de vue politique, administratif et économique (1892) ; Une Défense (1892) ; Diplomate et Diplomatie (1898) ; Lettre ouverte aux Membres de la Société de Législation (1904) ; M. Roosevelt, Président des États-Unis et la République d’Haïti (1905) ; Mémoire communiqué à M. John Hay, Secrétaire d’État (1905) ; Lettres de Saint-Thomas (1910) et L’effort dans le mal (1911), dont seulement quatre ont été réédités. Ses écrits dans les journaux tels que Le Pionnier du Nord (1867), Le Messager du Nord (1878), son étude sur « le Passage de Vénus » en 1882, ses articles dans le journal L’Opinion Nationale (au cours des années 1891, 1892, 1895) ; ses élaborations sur Le Budget et les Finances haïtiennes, 1896-1898 ; ses échanges sur le vaudou avec Mgr. Kersuzan en 1896 ; son intérêt pour la poésie dans la préface de Les feuilles de chêne de Paul Lochard à Paris en 1901, sont d’autres trésors enfouis qui attendent encore des chercheurs pour découvrir de nouvelles inspirations.

Mon propos, en écrivant cet ouvrage, est d’analyser le firminisme en profondeur et l’opposition que ce mouvement a suscité. C’est de l’anti-firminisme que part tout le dangereux mouvement anti-intellectuel qui caracole en Haïti avec un rejet des idées démocratiques et de toute réflexion indépendante.

Une opposition anti-intellectuelle, composée des Sudre Dartiguenave, Louis Borno, Sténio Vincent, qui ont formé les Dumarsais Estimé, Paul Magloire, François Duvalier et autres qui ont dirigé le pays depuis la mort d’Anténor Firmin en 1911. Dumarsais Estimé, en août 1946, a été le premier descendant d’un firministe (Estilus Estimé) [1] à occuper la présidence depuis la disparition de l’auteur De l’égalité des Races Humaines. Estimé avait déjà donné pleins de gages aux gouvernements de Vincent et de Lescot pour ne pas inquiéter le statu quo des tontons commencé sous Tonton Nord auxquels s’adjoindront des fillettes et autres cagoulards dix ans plus tard à partir d’octobre 1957.

D’ailleurs, c’est justement pour avoir dénoncé cette filiation maléfique, dans son manuscrit sur Anténor Firmin, que les obscurantistes ont bousculé Jean Price-Mars à 91 ans et ont saisi les trois chapitres de son manuscrit que nous reproduisons en annexe dans notre ouvrage.

Les tontons et fillettes, qui ont orchestré cette répression contre un intellectuel de cette trempe, n’ont pas baissé les bras. Avec un nihilisme interprétatif, ils continuent d’afficher leur ressentiment et leur haine contre les vrais intellectuels.

Il importe d’approfondir le mot du professeur Roger Gaillard qui parlait de « la déroute de l’intelligence » en Haïti. En réalité, il s’agit de la défaite de la raison par l’ignorance et l’archaïsme. Ce qui se manifeste par le refus de laisser la pensée haïtienne marcher sur ses pieds, comme elle l’était avec Anténor Firmin.

Remarquons que l’ouvrage de Jean Price-Mars sur Anténor Firmin n’a pas pu être publié de son vivant. Ce n’est que, longtemps après sa mort en 1969, profitant d’une éclaircie résultant des contradictions de la politique des droits de l’homme du gouvernement Carter, que l’ouvrage Anténor Firmin de Jean Price-Mars sera publié en 1978.

L’opinion publique a intériorisé la plongée dans la sauvagerie

Mon travail veut également montrer la férocité de l’ordre cannibale haïtien sanctifié par la communauté internationale qui verrouille toute les avenues de changement.

C’est le croiseur allemand Le Panther qui a causé la défaite de Firmin le 6 septembre 1902 en acculant l’amiral Hammerton Killick à faire sauter l’aviso la Crête-à-Pierrot dans la rade des Gonaïves. Boisrond Canal en faisant appel aux Allemands pour se saisir de la Crête-à-Pierrot enlevait aux Firministes les possibilités de maitriser la situation navale.

En effet, ces derniers ne pourront plus coordonner leurs actions entre l’Artibonite et le Sud, entre les généraux Jean-Jumeau et Antoine Simon, pour gagner la guerre civile commencée avec l’attaque de la maison d’Anténor Firmin au Cap-Haïtien. Attaque orchestrée par la soldatesque aux ordres du général Nord Alexis les 28 et 29 juin 1902.

Cet élément naval est d’autant plus important quand on considère que les forces armées de la réaction Boisrond Canal/Nord Alexis n’avaient aucune force de frappe maritime.

Depuis lors, le voile obscur de la répression et de la mort s’abat sur la jeunesse avec une sauvagerie qui renvoie à Tonton Nord. Qui a exécuté sommairement les trois frères Massillon, Horace et Pierre-Louis Coicou et plus d’une vingtaine d’intellectuels en 1908 avec la complicité de leur propre frère Jules Coicou, en réalité Jules Alexis, parce qu’ils avaient tout fait pour sauver la vie d’Anténor Firmin.

La dissolution de l’individu, représentée par ce Coicou traitre, symbolise la servilité, la désintégration et la décomposition, contre laquelle Anténor Firmin s’est battu jusqu’à son dernier jour. La matrice de cette violence destructrice anti-intellectuelle a été condamnée par Anténor Firmin dans sa lettre en date du 29 mai 1908 aux membres de la famille Coicou (Camille, Emmanuel, Christian, Clément) qui s’étaient réfugiés à Kingston [2].

La manivelle du malheur jette en exil les meilleurs fils du pays, quand elle ne les tue pas. Dans le cas de Firmin, sa disparition en 1911 consacre l’élimination de la société civile et la promotion du fléau militariste des grands décisionnaires de l’Exécutif, associés à ce que Roger Gaillard nomme « la portion inculte et hurlante des masses faméliques mises en branle contre une pitance immédiate et des promesses mirobolantes pour l’avenir. [3] » Impossible ainsi pour Haïti d’avoir du vent dans les voiles.

Les anti-firministes, qui se sont succédé au pouvoir depuis 1911, représentent une école de pensée aux multiples personnalités. Elles se sont succédé sur la route de la nuit. Le crépuscule est allé en s’assombrissant lentement au cours de l’occupation américaine jusqu’aux ténèbres des gouvernements duvaliéristes.

Depuis 1986, la remontée vers la lumière est d’autant plus difficile que l’opinion publique a intériorisé la plongée dans la sauvagerie et la barbarie des tontons macoutes.

En 2012, les Haïtiens sont légataires d’un arbitraire maudit que les éclairages intermittents des démocrates n’arrivent pas à sortir de la nuit originaire de Tonton Nord.

Notre préoccupation est de montrer cette intériorisation par-delà l’idéologie dissimulant les raisons inavouables de nos comportements, les préférences conscientes ou inconscientes pour le maintien de l’ordre décadent et enfin la répression souvent inconsciente du désir de changement. Car fondamentalement, les acteurs d’aujourd’hui ignorent d’où ils viennent et ce qui les fait agir.

Il importe de s’arrêter à la société criminelle qui s’installe avec la disparition d’Anténor Firmin.

C’est une société qui fait l’apologie du crime et qui érige la cruauté en vertu. Le crime s’impose comme invariant dans sa structure.

Le souci est de mettre en lumière tous ceux qui se sont dressés contre Firmin en montrant leur filiation au cours du XXe siècle. En analysant les stratégies, mises en place par les dominants pour écraser Firmin et l’empêcher d’accéder à la présidence, il est question d’indiquer comment ces individus sont eux-mêmes mystifiés.

En effet, ils ne se rendent nécessairement pas compte qu’ils sont pris dans un carrousel, un système dont ils ne connaissent pas toutes les connexions, des pratiques dont ils ignorent les présupposés. Un système qui ne connait pas l’origine de ses contradictions présentes et qui donne une prime à l’ignorance.

La teneur de notre travail consiste justement à décrire et étudier les rapports qui se sont tissées de 1911 à 2011, lesquels rapports n’ont été vraiment abordés que par fragments et bribes quand ils l’ont été. Il s’agit de sortir de l’amnésie pour analyser les multiples connivences des pères, des fils et des petits-fils qui ont participé à la consolidation de la gouvernance du crime.

Par-delà les trois Consolidards qui deviennent présidents en 1911, 1912 et 1915 et la porte de persécution des démocrates ouverte par l’occupation américaine de 1915-1934, les pratiques du pire continuent. Les individus aux esprits légers, qui ont combattu Firmin sous Nord Alexis, étalent leur suffisance. Ils vont tourner sur eux-mêmes avec pour unique objectif de se raccrocher au pouvoir politique.

Nous mettons les projecteurs sur les accompagnateurs de la tyrannie de Nord Alexis, ces intellectuels cyniques qui, au détriment du savoir, ont toléré tous les abus de ce pouvoir galonné pour sauvegarder leurs intérêts mesquins. Cette camarilla intellectuelle place Haïti dans la logique infernale, où les banalités et les apparences phénoménales prennent le dessus sur l’essence des choses.

L’autonomie de la pensée critique disparaît et l’accessoire triomphe. Le goût du XXe siècle est de faire barrage à Anténor Firmin et à ses idées, de les corrompre de mille manières en empêchant surtout qu’elles soient l’objet de discussions dans l’arène public.

Tout comme Firmin le fait, in limine litis, en produisant en 1885 De l’égalité des races humaines, c’est-à-dire une réfutation des théories racistes de Gobineau, le pré-réquisite aujourd’hui, un siècle après sa disparition, est d’étudier sa pensée pour sortir de l’opacité dans laquelle nous sommes plongés. « Haïti doit servir à la réhabilitation de l’Afrique [4] » disait Firmin dans son premier ouvrage. Vingt ans plus tard, en 1905, il reprendra cette idée dans M. Roosevelt, Président des États-Unis et la République d’Haïti. Il déclare alors « Cet idéal, pour Haïti, c’est l’effort sublime d’un petit peuple en vue de la réhabilitation de toute une race d’hommes, effort si noble et si digne que chacun de ceux qui y participent pourrait, à juste titre, se considérer comme un apôtre. [5]

 » Tâche délicate car la révolution de 1804 n’avait pas enlevé de la conscience des Haïtiens l’infériorité de leur condition, enseignée pendant trois siècles d’esclavage. Dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, Karl Marx disait : « Le poids des générations mortes pèse lourd dans le cerveau des vivants ».

L’utilisation de la couleur de la peau, comme justificatif des discriminations et des exploitations des Haïtiens entre eux, n’est pas de la rhétorique. À un moment où la communauté internationale procède au partage de l’Afrique à la conférence de Berlin de novembre 1884 à février 1885, on n’aura jamais fini de remercier Firmin pour son apport à la critique du racisme et de ce mode de pensée discriminatoire qui bloque encore l’émancipation des peuples de couleur. Sans oublier les millions de morts causés à l’humanité par les nazis avec leur fumisterie de la race aryenne.

Travailler cet apport de Firmin au XXIe siècle revient à renouer avec sa pensée pour sortir de la culture du Tout voum se do qui a envahi l’univers haïtien. Une culture qui plonge la société haïtienne dans l’abîme du relativisme en prétendant que tous les discours se valent.

Les dispositifs de pouvoir, mis en place depuis la disparition de Firmin en 1911, parlent ce langage et ont un pouvoir d’autant plus fort à le disséminer qu’il n’existe pas d’institutions à même de le contrecarrer. Aussi ont-ils procédé à la caricature des traditions africaines à travers la promotion de l’occulte et de l’ésotérisme, lesquelles valorisations ont conduit à la confiscation de la pensée.

Comme le souligne Michel Foucault, dans sa leçon inaugurale au Collège de France, « dans toute société la production du discours est à la fois contrôlée, sélectionnée, organisée et redistribuée par un certain nombre de procédures, qui ont pour rôle d’en conjurer les pouvoirs et les dangers, d’en maîtriser l’événement aléatoire, d’en esquiver la lourde, la redoutable matérialité [6] ».

Le discours cacophonique des anti-firministes a surfé au cours du XXe siècle sur les dispositifs de pouvoir qu’ils ont mis en place, produisant la dégradation actuelle amplifiée par les narrations concurrentes du mulâtrisme et du noirisme.

C’est ce conditionnement historique, scellé dans les complots contre Firmin, qui permet la reproduction de la bêtise sous une forme sans cesse élargie.

Tant que ce cadre discursif demeure, les changements de gouvernement sont futiles. En effet, aucune évolution ne sera possible sans la remise en question de ce système de référence et des rapports de force qu’il met en œuvre.

Ce qui nécessite, en premier lieu, la prise de conscience de ces pratiques et de leurs manifestations multiples dans les pouvoirs dictatoriaux transmis d’un président de la république à un autre.

Voir deuxième partie : http://www.alterpresse.org/spip.php?article12951


[1Gérard Jolibois, L’exécution des frères Coicou, P-au-P, Imprimerie Le Natal, 1986, p. 185.

[2Lire « Une lettre de Anténor Firmin, Le Nouvelliste, 6 Mars 2008.

[3Roger Gaillard, « Comment fut balayé la société civile » dans Raphael Piquion et José Brax, Haïti Souvenirs 1901-2000 — Mémoire d’un siècle, P-au-P, Haïti, 2000.

[4Anténor Firmin, De l’égalité des races humaines, (1885), Paris, L’Harmattan, 2003, p. xxxvi.

[5Anténor Firmin, M. Roosevelt, Président des États-Unis et la République d’Haïti, Paris, F. Pichon et Durand-Auzias, 1905, p. ix, 394, 427, 490.

[6Michel Foucault, L’Ordre du Discours - Leçon inaugurale au Collège de France, prononcée le 2 décembre de 1970. Paris, Gallimard, 1971, p. 10-11.