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Haïti – Séisme / Droits Humains : Des personnes sinistrées de 2010 font valoir leur droit à un logement décent

P-au-P, 31 mai 2012 [AlterPresse] --- Plusieurs dizaines de personnes déplacées, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, ont tenu, ce jeudi 31 mai 2012, un sit-in devant le bureau du premier ministre au bas de la ville de Port-au-Prince (non loin du bord de mer, à l’ouest de la capitale) pour réclamer des logements convenables et inviter l’administration Martelly / Lamothe à se prononcer sur les expulsions forcées dans divers camps situés dans l’aire métropolitaine, a observe l’agence en ligne AlterPresse.

« Nous n’avons pas besoin d’argent, mais de logements décents », ont scandé unanimement, pancartes en main, les participantes et participants mobilises sous les auspices de fòs refleksyon ak aksyon sou koze kay (force de réflexion et d’action sur la question du logement / Frakka).

Avoir une maison décente est un prescrit constitutionnel, rappellent-ils.

« Non à l’exclusion forcée ! », figure parmi les revendications de ces personnes déplacées après le tremblement de terre du mardi 12 janvier 2010.

Elles exigent l’élaboration d’un plan de logement social, intégrant la construction d’abris convenables pour les familles qui continuent de vivre encore sous des bâches dans les camps de fortune, plus de deux années après le séisme dévastateur de janvier 2010.

Elles demandent également à l’administration politique actuelle d’ « adopter une position publique contre les évictions forcées des victimes du séisme du 12 janvier (2010), de certains terrains privés et publics », dans une lettre adressée au chef du gouvernement, Laurent Salvador Lamothe.

Résidant, en majorité, à Delmas, Petite place Cazeau (zone nord de la capitale), Morne Saint-Christophe (périphérie nord de Port-au-Prince) et Carrefour (municipalite au sud de Port-au-Prince), ces citoyennes et citoyens déplorent une série d’incidents qui se sont produits dans leurs camps respectifs.

Dans le camp ‘’Megamart Mòmon’’ à Delmas 30 (au nord-est de la capitale), des agents armés et au service de la mairie, auraient tenté, le lundi 14 mai 2012, d’expulser de force les personnes sinistrées qui ont résisté.

Dans le ‘’ Parc Kolofe’’, situé à petite place Cazeau (Delmas 33), des individus non identifiés ont mis le feu à ce campement le lundi 28 mai dernier, selon les témoignages de Smith Horacin, une personne déplacée.

Ces personnes déplacées vivent, depuis le 12 janvier 2010, dans le camp ‘’ Parc Kolofe’’, placé sur un terrain appartenant à l’État haïtien.

À Monrepos 38 (dans la municipalité de Carrefour), un dénommé pasteur évangélique aurait détruit, le samedi 26 mai, les tentes qui se trouvaient sur un terrain lui appartenant. Ce ’pasteur" reprocherait à ces gens d’occuper cet espace qui lui permet généralement de gagner beaucoup d’argent lors des séances d’évangélisation en plein air.

À Morne Saint Christophe au nord de la capitale), la police nationale a procédé à l’arrestation, le vendredi 25 mai 2012, de 11 personnes, dont 2 auraient déjà été libérées suite à l’intervention de proches mieux placés dans la société.

Le camp, établi à Morne Saint Christophe, a été vandalisé et les occupantes et occupants battus, explique le sinistré Yvans Henry.

Ce camp, communément appelé ‘’lanmè frape" (La mer rebondit) est situé non loin de la principale fosse commune, qui a accueilli la plupart des dépouilles des personnes disparues dans le tremblement de terre du 12 janvier 2010.

Bien d’autres cas d’exactions sont enregistrés et cités par les occupantes et occupants de ces camps, notamment par la force de réflexion et d’action sur le dossier de logement (Fòs refleksyon ak aksyon sou zafè kay : Frakka) qui a coordonné le sit-in du jeudi 31 mai 2012 devant le bureau du premier ministre. [srh kft rc apr 31/05/2012 14:17]