P-au-P, 28 mai 2012 [AlterPresse] --- L’administration Martelly/Lamothe a lancé, le dimanche 27 mai 2012, dans la commune de Cité Soleil (périphérie nord de la capitale) un programme de protection sociale, consistant à transférer régulièrement de l’argent à des mères de familles, informe le bureau de communication de la présidence.
Le lancement de ce programme, baptisé Ti Manman cheri (petite maman chérie) », a coïncidé avec la fête nationale des mères.
Conçu par le gouvernement, ce programme de protection sociale viserait les familles ayant de jeunes enfants à l’école et vivant dans une extrême pauvreté, explique le document transmis à AlterPresse.
Bel-Air, Fort National (centre de la capitale), Cité Soleil (périphérie nord) et Carrefour Feuilles (périphérie sud-est) sont les principaux quartiers retenus.
La démarche consiste à transférer régulièrement - aux mères (dans ces quartiers) qui ont des enfants scolarisés - entre 400.00 à 800.00 gourdes chaque mois ($ US 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 61.00 gourdes).
Le transfert d’argent, aux familles inscrites dans ce programme, se fera au moyen d’une structure de transaction financière électronique (tchotcho mobile), mise sur pied par une compagnie de téléphonie mobile.
« Ce sont 200 écoles primaires qui seront touchées à partir du mois de mai (2012) », lit - on dans le communiqué qui n’indique ni les critères de choix de ces écoles, ni les formalités à remplir lors des inscriptions.
C’est ce que l’administration Martelly/ Lamothe appelle « un signal clair vers l’amélioration des conditions de vie des familles vivant dans l’extrême pauvreté », « une révolution dans le pays », selon les propos du premier ministre Laurent Salvador Lamothe.
Les familles retenues bénéficieront de la subvention sur une période de 6 mois. En cas de renouvellement de leurs inscriptions, elles pourront jouir de la subventioni pour 5 ans au maximum, le temps d’un mandat présidentiel.
« Ti Manman Cheri » est financé à hauteur de 13 millions de dollars américains, une somme tirée du fonds ‘’ Pétrocaribe ‘’, une alliance entre le Venezuela et les pays dans les Caraïbes, notamment Haïti, pour l’acquisition du pétrole à crédit à prix préférentiels.
Cette assistance est une option choisie par les autorités gouvernementales pour « injecter de la liquidité dans l’économie locale, réduire la charge financière dans le domaine de l’éducation, améliorer les capacités humaines des générations futures puis la rétention et la fréquentation scolaires des enfants bénéficiaires, enfin d’influer positivement sur la qualité des écoles et l’autonomisation des femmes ».
Cent mille 9100,000) mères devront recevoir cette aide, que le gouvernement compte rendre nationale.
« Aba Grangou (non à la faim !) », « Ban m limyè, ban m lavi (donnez- moi la lumière, donnez-moi la vie) », « Katye pa m poze : mon quartier est tranquille », « Kay pa m : ma maison » et bientôt la Carte Rose d’assurance santé, sont autant de petits programmes, mis en branle par le gouvernement haïtien.
Des actions qui paraissent ne pas s’inscrire dans une perspective de renforcement des structures étatiques déjà existantes. [srh kft rc apr 28/05/2012 10:48]