P-au-P, 25 mai 2012 [AlterPresse] --- La situation des droits humains en Haïti, pour l’année 2011, se trouve entre l’ombre et la lumière, d’après un rapport publié le jeudi 24 mai 2012 par le gouvernement américain sur la situation des droits humains dans les pays qui reçoivent de l’assistance internationale.
Des efforts sont faits, mais de sérieux problèmes continuent de se manifester, indique ce rapport dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Parmi les réussites, figure « la transition pacifique du pouvoir », saluée par le département d’État. Cette passation donne au pays un nouveau président Michel Joseph Martelly (élu en mars 2011 et rentré en fonction le 14 mai) qui a remplacé René Garcia Préval.
Ce succès n’efface pas les violations graves, comme « les abus commis par les forces de sécurité gouvernementales et les représentants du pouvoir judiciaire, y compris les exécutions extrajudiciaires par les fonctionnaires de police et le gouvernement, les exploitations sexuelles par des membres de la mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah) sur de jeunes Haïtiennes et de jeunes Haïtiens, la corruption chronique, grave dans toutes les branches du gouvernement », souligne ce rapport de 24 pages.
À titre d’exemples, le rapport étasunien du 24 mai 2012 énumère les cas d’assassinats - par des agents de la police nationale d’ Haïti (Pnh), le 5 mars 2011 - de 2 hommes qui travaillaient dans l’équipe de campagne de la candidate à la présidence Mirlande Hyppolite Manigat, ou encore l’arrestation et la maltraitance de Jeffony Michel à Martissant (peripherie sud de la capitale) le 1er avril 2011, conduit à l’hôpital le même jour, puis retrouvé tué par balles le lendemain à la morgue du même hôpital.
Il est aussi rappelé l’arrestation, la torture à mort de Serge Démosthène à Pétionville (est de la capitale) le 15 juin 2011.
D’autres problèmes sont « la torture et le recours excessif à la force contre des suspects et de détenus, la surpopulation carcérale, le manque d’assainissement des prisons, la détention préventive prolongée, une magistrature inefficace, peu fiable (…), viol, violence et discrimination sociale contre les femmes , violence envers les enfants, la traite des êtres humains ».
Les prisonniers sont exposés à des contaminations, (choléra, typhoïde, malaria et Sida) et les mineurs ne sont pas séparés des adultes, même quand les autorités ont, toutefois, accordé la possibilité à des organismes non gouvernementaux haïtiens ou internationaux de contribuer à l’amélioration des conditions de vie de ces incarcérés.
Des incidents de violence de foule, incendie de maisons et de commissariats de police, jets de pierres, lynchages, kidnappings (159 cas, selon un rapport de la Minustah, paru en décembre 2011), sont parmi les exactions relevés dans ce texte.
Soixante-trois (63) des 73 cas de viol, enregistrés par le bureau des avocats internationaux (Bai) pour l’année 2011, concernaient les mineurs.
De son côté, la Minustah dit avoir répertorié 470 prétendus cas de viols.
Des cas de violences domestiques, faites aux femmes, ou d’abus sexuels sont rapportés par des organisations de défenses des droits de la femme.
77 cas de violence domestique sur enfants sont notés, une baisse considérable comparativement à 2010 où l’on comptait 300.
Dans cette même rubrique, 250 à 500 mille enfants sont livrés au servage domestique (restavèk) et 65 pour cent d’entre eux sont des filles.
Quant aux libertés civiles et politiques, « le président (Martelly, fraîchement élu en 2011) et des membres de son gouvernement ont utilisé un langage vulgaire pour répondre aux questions des reporters. Le président (Martelly) accuse les journalistes de manque de professionnalisme et de travailler en connivence avec les opposants politiques », toujours suivant le tableau dressé par les États-Unis d’Amérique.
Néanmoins, il n y a pas eu restriction dans la diffusion des informations, ni de sanction gouvernementale sur l’utilisation de l’Internet et sur la réalisation d’activités culturelles.
Par ailleurs, « certains journalistes ce sont autocensurés en n’abordant pas des sujets, comme : le trafic de la drogue, la corruption politique ou des dossiers flexibles liés au monde des affaires », peut-on lire dans le rapport.
Quant à la liberté d’association et d’organisation, une faible minorité des gens a appliqué pour retirer des permis de rassemblement, pendant que, sur un autre barreau de l’échelle, des individus prennent du plaisir à se réunir imprévisiblement, créant de facto des troubles sociaux.
En outre, des efforts gouvernementaux sont également faits pour reloger les personnes sinistrées du tremblement de terre du 12 janvier 2010 dans certains camps de personnes déplacées, salue le rapport. [srh kft gp rc apr 25/05/2012 13:02]