De notre envoyé spécial Jean Elie Paul
P-au-P, 24 mai 2012 [AlterPresse] --- Des moments d’une intense émotion ont marqué la journée du 23 mai 2012, consacrée, à Fonds-Verrettes, en un hommage aux 238 personnes tuées lors des inondations qui ont ravagé cette zone en 2004, constate AlterPresse.
Des organisations de défense des droits humains, dont le rroupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), ont envoyé leurs délégations depuis Port-au-Prince pour initier cette journée de commémoration.
En 2004, 238 personnes sont mortes, 5 mille autres sont restées sans abri, des animaux ont péri, des terres ont été détruites, lors de ces inondations meurtrières à Fonds-Verrettes.
Huit (8) ans après, la ville demeure une triste ruine.
Ce mercredi 23 mai 2012, plus d’une centaine de familles ont marché depuis les vestiges de l’église catholique de Fonds-Verrettes - où une messe a été chantée - jusque devant le bâtiment de la mairie.
La tristesse mais aussi des critiques ont été au cœur des réactions.
« Ma femme, mes cinq enfants ainsi que les trois qui allaient naitre au mois de juillet (2004) sont morts dans ce drame. Même l’emplacement de ma maison n’a pu être repéré, après le passage de ces eaux qui ont semé le deuil dans nombre de familles », indique Bernard Sanozier, un habitant de la ville, le chagrin dans la voix.
Plusieurs promesses mirobolantes ont été faites par les autorités après le drame. Mais, la réalité, c’est que Fonds-Verrettes est devenue un lieu abandonné, un désert de cailloux de rivière.
« Le président Boniface Alexandre ainsi que son premier ministre Gérard Latortue se sont présentés, pour promettre que ce genre de désastres n’arrivera plus, parce que la ville va être placée sur la montagne », rappelle le maire de Fonds-Verrettes, Julio Jean Junel .
Huit (8) ans après, aucune pierre n’a été déplacée par les autorités de l’État pour, au moins, reconstruire les bâtiments publics, détruits eux aussi.
Fonds-Verretes est positionnée entre des montagnes qui l’encerclent à la manière d’une cuvette.
« En 1994, le cyclone Gordon a causé la mort de six personnes. Moins de quatre ans plus tard, le cyclone Georges a fait des dégâts importants et provoqué la mort de 106 personnes. A partir de là, la situation des villageoises et villageois de Fonds-Verrettes s’est dégradée. Et puis, en 2004, plus de 238 personnes sont mortes et un millier d’autres ont disparu », rapporte le responsable de la protection civile de la zone, Julio Jean Julien.
« Aujourd’hui encore, la communauté de Fonds-Verrettes est très exposée, en raison de la coupe des arbres de la foret des pins », ajoute Jean Julien.
Les écolières et écoliers du Lycée de Fonds Verrettes ont également pris part à la cérémonie de commémoration, certaines et certains dans leurs uniformes bleu et blanc, leurs chaussures usées baignant dans la terre. Leur groupe s’est affiché comme un exemple du désespoir de la localité.
Cependant, les habitantes et habitants à Fonds-Verrettes ne comptent pas abandonner la cause.
Durant ces dernières années, vingt-trois organisations ont établi un cahier de charges, qui sera enfin transmis aux autorités.
Une façon, comme une autre, de faire, au moins, entendre la voix d’une communauté à laquelle il ne reste plus rien. [jep kft rc apr 24/05/2012 11 :28]