P-au-P, 23 mai 2012 [AlterPresse] --- Il est impératif d’aboutir à une meilleure information de la population en vue de jeter un éclairage nouveau sur le processus de l’atterrissage de plusieurs milliards de dollars americains d’aide internationale en Haïti, notamment durant les 2 années ayant suivi le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
C’est ce qui se dégage des récentes réflexions et recherches, conduites par l’observatoire (haïtien) des politiques publiques de la coopération internationale (Oppci), une unité du centre de recherche, de réflexion, de formation et d’action sociale (Cerfas)
« Il n’y a rien de nouveau. Nous savons que l’aide, qui arrive en Haïti, n’est pas efficace (…) », soutient Esther Schneider, coordonnatrice de l’observatoire, lors d’une rencontre avec la presse le mercredi 23 mai 2012.
« L’argent (destiné à la reconstruction d’Haïti après le séisme) n’est pas arrivé, là où il devait arriver », explique Schneider.
Au début du mois de juin 2012, l’observatoire (haïtien) des politiques publiques de la coopération internationale se propose de publier un bulletin, à travers lequel il exposera des statistiques, qui permettront de vérifier l’inefficacité de l’aide dans le pays.
L’objectif poursuivi consiste à susciter des réflexions, susceptibles de déboucher sur des solutions appropriées aux mauvaises conditions de vie des Haïtiennes et des Haïtiens.
L’observatoire du Cerfas s’interroge justement sur les résultats de la coopération internationale en Haïti.
« Avons-nous vraiment, en Haïti, tous les critères de valorisation de la coopération, comme : un État fort, une appropriation des principes et des stratégies de développement par l’État ? Ou encore quels sont les leviers nécessaires à la réussite de la coopération » ?
L’observatoire du Cerfas n’a pas précisé, dans la conférence de presse du 23 mai, ce qu’il entend par “Etat fort” et ce que devrait recouper cette notion.
Tout en prenant des dispositions pour les revendiquer et élaborer des solutions aux contraintes relevées, la société haïtienne doit être informée des indicateurs, susceptibles d’indiquer une réussite de la coopération et de l’aide, préconise l’observatoire du Cerfas.
Les familles de personnes déplacées dans les camps sont identifiées, par l’Oppci du Cerfas, comme la catégorie, parmi les victimes du tremblement de terre de janvier 2010, n’ayant pas véritablement bénéficié de l’aide générée (surtout en ce qui concerne le logement ou des habitats durables), reconnaît l’observatoire dans des déclarations faites à AlterPresse.
Même quand 200 mille familles ont pu recommencer à vivre sous un toit, « l’aide au relogement a été offerte, surtout dans les quartiers, et non vraiment dans les camps », note l’observatoire.
Les familles relogées ont pu rentrer dans une maison, principalement grâce à l’assistance de proches et de parents, signale l’unité d’observation du Cerfas.
La rencontre du 23 mai 2012 avec la presse a eu lieu dans le cadre d’une présentation d’une série de titres et documents réalisés ou compilés par le Cerfas.
Institution de recherches, ouverte, pluraliste et non partisane, lancée le 05 juin 2011 par la congrégation des Jésuites en Haïti, le Cerfas se donne pour mission de rendre compte publiquement, tous les 2 mois, des résultats d’investigations sur des thématiques-cibles intéressant les réalités religieuse, politique, historique et économique en Haïti. [srh rc apr 24/5/2012 15:45]