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Haïti-Viol : 21 cas d’agressions sexuelles, recensés en 3 semaines dans l’Artibonite

Nouveau phénomène ?

Plusieurs mineures sexuellement violentées ont porté plainte, tandis que le parquet près le tribunal civil des Gonaïves fait part de sa détermination à poursuivre les violeurs et autres agresseurs.

Correspondance Mergenat Exalus

Gonaïves, 23 mai 2012 [AlterPresse] --- Au moins 21 cas d’agressions sexuelles, détournements de mineur, incitation à la débauche, attentat aux bonnes mœurs et viols, ont été recensés en l’espace de trois (3) semaines dans au moins quatre (4) communes du département de l’Artibonite, selon les informations fournies à AlterPresse par le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de première instance des Gonaïves Mesac Philogène.

Entre le 1er et le 15 mai 2012, le parquet des Gonaïves (à 171 km au nord de la capitale) a répertorié seize (16) cas de viols.

Entre le 15 et le 21 mai, 5 nouveaux cas ont été enregistrés.

Ce qui porte à 21 la quantité de cas de viols, comptabilisés dans diverses communes de l’Artibonite, dont Gonaïves, L’estère, Saint Michel de l’Attalaye et Anse Rouge, explique le chef du parquet.

Les victimes sont, en majorité, des jeunes filles de moins de 20 ans.

Parmi sept (7) d’entre elles, qui n’ont jamais eu de relations sexuelles, figurent 3 enfants de moins de 16 ans, une jeune fille de 20 ans et une fillette de 8 ans qui a été violée par un mineur de 14 ans.

D’autres filles de moins de 16 ans vivaient en concubinage avec des adultes, âgés entre 49 et 54 ans, indique Me Philogène.

A Anse Rouge, dans le haut Artibonite, une adolescente de 16 ans est tombée enceinte après avoir été violée par un pasteur âgé de 56 ans.

Pour des raisons académiques de scolarité, cette fillette a habité chez le pasteur avec le consentement de ses parents, qui, eux, résident à Sources Chaudes, 2e section communale, quelque peu éloignée du centre de la commune d’Anse Rouge.

Le pasteur a même tenté de faire avorter l’adolescente en apprenant qu’elle était tombée enceinte suite à son forfait.

Toutes les victimes sont allées porter plainte pour viol au parquet du tribunal civil des Gonaïves.

En plus d’un certificat médical, les filles agressées ont apporté leurs sous-vêtements arrachés et avec des traces de sang, signale à AlterPresse
le chef du parquet Mesac Philogène.

Malgré ces preuves palpables, le parquet n’est toujours pas en mesure de se prononcer sur ces cas. Mais, il défère souvent ces dossiers par-devant un juge d’instruction qui, après constat, traduit les accusés par-devant la cour criminelle, dit le commissaire du gouvernement.

Quatorze (14) de ces présumés agresseurs sont sous les verrous et sept (7) autres sont activement recherchés par la police nationale d’Haïti (Pnh), fait savoir Philogène, qui se félicite du courage des victimes qui ont décidé de porter plainte.

En 2010, les victimes d’abus sexuels dans le département de l’Artibonite éprouvaient de l’embarras, voire de la honte à dénoncer leurs agresseurs par-devant les autorités judiciaires.

En dépit d’annonces de désistement, faites par certaines des victimes, le parquet près le tribunal civil des Gonaïves affirme être déterminé à poursuivre les violeurs et autres agresseurs.

" Nous devons stopper ce nouveau phénomène, qui est en train de se développer aux Gonaïves et dans ses environs", avertit le chef du parquet pres le tribunal civil des Gonaïvess. [me kft rc apr 23/05/2012 10:37]