P-au-P, 23 mai 2012 [AlterPresse] --- Des tentes, situées dans le camp de Delmas 2, ont été brulées dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mai 2012, à la suite d’un combat entre deux groupes armés de la zone pour le contrôle d’un territoire, considéré, depuis plusieurs années, comme une zone à haut risque dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Le camp de Delmas 2 vient s’ajouter à la liste des camps qui ont connu des déguerpissements forcés, au moyen du feu ou de menaces d’incendie, depuis l’arrivée au pouvoir (le 14 mai 2011) du président Joseph Michel Martelly,
Des individus, toujours non identifiés, continuent de brûler ce que des familles sinistrées du séisme de janvier 2010 ont pour seul abri : des tentes, faites le plus souvent de morceaux de tissus parfois crasseux et en lambeaux.
Le camp du Lycée Toussaint Louverture (http://www.alterpresse.org/spip.php?article12535), celui d’Acra de Delmas 32, celui etabli sur une partie de l’école publique "république d’Argentine" dans les périmètres de Sans-fil (http://www.alterpresse.org/spip.php?article12348), et celui de la place Mausolée (à proximité des ruines du palais national), figurent parmi les camps, où des incendies d’origine non déterminée ont consumé plusieurs tentes servant d’abris à de nombreuses familles de personnes déplacées du tremblement de terre de janvier 2010.
Aucune personne n’a été appréhendée jusqu’ici, indique à AlterPresse Jean Reyneld Sanon, de l’organisation Force de réflexion et d’action sur la question du logement (Fòs refleksyon ak aksyon sou koze kay/ Frakka)
Par contre, des menaces d’expulsion similaires pèsent sur plusieurs autres camps d’hébergement, parmi lesquels le Camp de Megamart, le camp de Mormon dans la zone de Delmas 30, le camp Adoquin, et le camp de Delmas 24.
Par ailleurs, « les sinistrés du camp de Grace Village dans la zone de Lamentin 54 [dans la municipalité de Carrefour, au sud de Port-au-Prince] connaissent des moments difficiles depuis plusieurs mois, à cause de divers actes des banditisme perpétrés par des hommes armés, qui seraient des sbires du propriétaire du terrain », rapporte Jean Reyneld Sanon.
Le feu ne serait pas l’unique procédé, utilisé pour terroriser les personnes déplacées.
Des tentatives de séquestration auraient cours, comme dans un camp de personnes déplacées à Delmas 31, où des individus ont scellé le portail de la propriété qui accueille les familles sinistrées.
« Alors que les sinistrés subissent ces déboires, le chef de l’État Joseph Michel Martelly se félicite de son programme de relogement 16/6 », relève Sanon.
« Dans la nuit du 21 décembre 2011, un groupe d’individu armés se sont présentés sur la place Jérémie (un autre camp, qui se trouvait au sud-est de la capitale), pour forcer les sinistrés à mettre le voile, proférant des menaces sur la population et distribuant de l’argent, tout en se réclamant des agents de la présidence », rappelle encore Sanon.
Tout en demandant à la population de prendre conscience de ses droits et intérêts, Sanon critique aussi les parlementaires, demeurés sourds aux appels des organisations de défense des droits humains en ce qui concerne la multiplication des cas d’expulsions forcées de nombre de familles déplacées du tremblement de terre du 12 janvier 2010. [jep kft rc apr 23/05/2012 9:36]