Le concept d’habitat doit être pris au sens large : espaces construits et non construits, et leur diversité de fonctionnalité, incluant notamment des activités agricoles, de l’artisanat, selon plusieurs organisations.
P-au-P, 21 mai 2012 [AlterPresse] --- Lancer un processus de mise en place de systèmes pertinents et durables de crédits à la construction et participer au plaidoyer pour l’instauration d’un système national sont parmi les recommandations, formulées par les organisations ayant pris part au colloque de la Plateforme d’agroécologie et de développement durable (Paded) les jeudi 17, vendredi 18 et samedi 19 mai 2012, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
Le colloque, qui portait sur l’importance de l’habitat durable dans le développement en milieu rural, a débouché sur la mise en place d’un comité de suivi de l’ensemble des recommandations.
Ces recommandations visent à mieux orienter les actions futures dans la gestion de la qualité de l’habitat rural, en termes de développement rural durable, d’aménagement du territoire, de recherche, de formation et projets de reconstruction.
Il convient de renforcer, à partir d’une vision dynamique, la bonne compréhension des habitats existant, afin qu’ils puissent répondre aux besoins de logement et d’autres activités, notamment agricoles, et aux espérances des habitants en termes d’amélioration, souhaitent les responsables d’organisations ayant pris part au colloque.
Le concept d’habitat doit être pris au sens large : espaces construits et non construits, et leur diversité de fonctionnalité, incluant notamment des activités agricoles, de l’artisanat, expliquent-ils.
Pour la durabilité des actions, les projets doivent venir de la communauté et impliquer les autorités, afin de vérifier leur compatibilité avec les plans de développement locaux, propose le directeur de l’Institut de recherche et d’animation technique en aménagement du milieu (Iratam), Emile Eyma,
se faisant le porte parole de l’ensemble des organisations.
S‘investir dans la formation des gens, en considérant les aspects culturels, et vérifier la validité à long terme des modèles économiques proposés sont indispensables en termes de développement rural durable, croit-il.
Eyma suggère d’éviter les zones à risque (la cartographie), de « vérifier la conformité des projets envisagés avec la politique nationale et la validité des logiques d’intervention, en termes d’aménagement dispersé, aggloméré, en fonction des potentialités du territoire, comme la typologie d’activité actuelle et potentielle ».
Prendre en compte les deux systèmes de gestion, traditionnel et légal, national et local, définir des zones d’intervention, homogènes ou complémentaires, géographiquement et socio-économiquement, travailler sur la mise en place de conditions favorables, sont les suggestions formulées par Iratam aux problèmes de l’habitat.
Au nom des membres d’organisations, la Paded demande de penser, au-delà de l’habitat, aux besoins d’amélioration des accès et de services de base, comme routes, éducation, santé, eau, énergie, d’encourager les responsables locaux, pour l’établissement de plans de développement, et de participer au suivi de leur mise en œuvre.
En ce sens, la Paded invite ses membres à faire émerger la demande et à clarifier les besoins en utilisant son réseau, à dresser un état des lieux des besoins et des recherches en cours et des institutions mandatées dans le domaine de l’habitat, dans une perspective pluridisciplinaire.
Dans les projets de reconstruction, les organisateurs suggèrent de multiplier et d’étendre les projets à d’autres zones, de façon à atteindre un rythme suffisant, proposer des projets visant la prévention dans les zones à risques, insister sur un bon diagnostic de la situation et la nécessité d’une planification stratégique.
Se rapprocher d’autres projets concernant les infrastructures, produire un guide de programmation, de mise en œuvre de projets de reconstruction et d’amélioration de l’habitat rural, sont signalés, entre autres, comme importants.
« La formation est indispensable pour garantir la qualité des réalisations et la durabilité des acquis, au-delà des projets. Elle doit être renforcée, avec une évolution progressive vers le formel, en allant vers plus de qualité et en axant sur la responsabilisation », soulignent t-ils.
Identifier les institutions de formation, pouvant introduire certains modules dans leur cursus, prendre contact avec les autorités compétentes de l’État, rédiger des manuels techniques adaptés à chaque zone, mettre en place des formations de formateurs, préconisent-ils, réclamant plus de précisions dans les protocoles de certification qui valident les compétences en termes de savoirs, savoir faire et savoir être.
Au niveau de la communication, il faut améliorer la communication : à la fois dans ses aspects internes, entre les institutions, mais aussi dans ses aspects externes, de façon à faire connaitre les projets et les solutions proposés, organiser des réunions spécifiques à la Paded, identifier les autres organisations et organiser d’autres séminaires, encouragent-ils.
Les différents partenaires, qui s’étaient associes pour l’organisation du colloque sur la problématique de l’habitat rural en Haïti, plaident pour la mise en œuvre de projets - qui contribuent à l’effort de reconstruction durable du pays - et s’engagent à susciter et à proposer de nouvelles vagues de réalisations, en appui aux communautés locales, dans la perspective de concrétiser cette reconstruction dans un temps raisonnable.
Ils souhaitent que ces nouveaux projets prennent en compte les recommandations, issues du présent colloque national, comme la poursuite de travaux de recherche, de manière structurée, en visant l’utilité sociale et une applicabilité rapide.
Ce colloque de trois jours (17, 18 et 19 mai 2012), autour de la problématique de l’habitat rural en Haïti et de ses enjeux, a permis à une cinquantaine de professionnelles et professionnels, nationaux et internationaux, de prendre connaissance des progrès accomplis par les diverses institutions et des résultats enregistrés, à la fois des points de vue qualitatif et quantitatif ainsi que des avantages et désavantages des méthodologies et modèles d’habitat proposés.
Le groupe d’appui au développement rural (Gadru), Caritas Haïti, l’Institut de technologie et d’animation (Itéca), le réseau haïtien de l’habitat salubre (Rhhs) et l’association des cadres pour la protection de l’environnement (Acape) ont, entre autres organisations, participé aux échanges. [emb kft apr 21/05/2012 8:57]