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Haïti-Reconstruction : La réfection des bâtiments publics tarde, un an après l’investiture de Martelly

P-au-P, 15 mai 2012 [AlterPresse] --- Les ambitions du président de la république, Joseph Michel Martelly, de faire, de la réfection des bâtiments publics, une des priorités de son administration, peinent encore à se concrétiser, après un an de gestion (14 mai 2011 - 14 mai 2012), constate AlterPresse.

L’unité de construction de logements et de bâtiments publics (Uclbp), rattachée au bureau du premier ministre (donc, sous le contrôle du chef du gouvernement) travaille sur la reconstruction de ces bâtiments de l’État et de logements pour la population.

Martelly a procédé à l’installation de cette unité, en novembre 2011, au bureau du chef du gouvernement, en présence du premier ministre d’alors Garry Conille, des membres du cabinet ministériel ainsi que des partenaires impliqués dans la reconstruction.

Le palais de justice, le palais législatif (le parlement), la mairie de Port-au-Prince et la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca) ont été identifiés, par le gouvernent haïtien, comme des bâtiments publics prioritaires dans le cadre de cette reconstruction, parce qu’ils représentent l’ensemble des pouvoirs publics.

Les fonds, disponibles pour la construction définitive de ces bâtiments jugés prioritaires, ont été évalués à environ 70 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1 euro = 61.00 gourdes aujourd’hui).

Ils proviennent des accords signés avec le Fond monétaire international (Fmi), suite à ’’l’annulation de la dette externe’’ de la république d’Haïti, signale le directeur de la division de l’unité de construction des bâtiments publics, Michel Présumé, dans une interview accordée à AlterPresse.

Jusqu’à date, aucun de ces bâtiments publics - détruits dans le séisme du 12 janvier 2010 - n’a encore été reconstruit par l’Uclbp.

Pourtant, la construction de ces immeubles administratifs clés devait être mise en œuvre au plus tôt, annonçait Martelly.

Après un an de gestion de la nouvelle administration politique, la direction générale des impôts (Dgi), le ministère de la justice et le parlement fonctionnent encore dans des bâtiments temporaires.

« Si les études [de construction] sont lancées immédiatement, on devrait pouvoir les terminer entre dix huit (18) et vingt (20) mois, puis lancer les appels d’offres et commencer les travaux (proprement dits). Ainsi, si on démarre tous les chantiers en même temps, devrait-on avoir les quatre bâtiments prioritaires entre dix huit (18) et vingt quatre (24) mois », explique Présumé.

« Il y a des bâtiments qui seront construits plus rapidement que d’autres, dépendant de leur importance, de leur complexité et de la disponibilité des terrains choisis pour la construction », précise t-il.

L’État est à la recherche de fonds pour la construction d’un deuxième groupe de bâtiments prioritaires, notamment le palais des ministères, le ministère de l’économie et des finances, le ministère du commerce et de l’industrie, la direction générale des impôts (Dgi), l’administration générale des douanes (Agd), fait savoir Présumé.

La libération des espaces pour l’éventuelle construction de ces bâtiments publics, la disponibilité des fonds et la coordination entre les institutions de l’État peuvent être les contraintes majeures, susceptibles d’influer sur l’exécution des travaux de construction des édifices de l’État.

« Des réflexions sont en train d’être faites en vue d’élaborer des plans et programmes pour des bâtiments, tels que la cour de cassation, le parquet du tribunal civil de Port-au-Prince en accord avec le barreau de Port-au-Prince », indique le responsable, qui pense que celles-ci permettront d’aborder la question de la construction des bâtiments ayant des fonctions complémentaires.

Le ministère de l’économie et des finances, la direction générale des impôts, la direction de l’administration générale des douanes vont se retrouver, tous les trois, sur le terrain où logeait le palais des ministères, annonce Michel Présumé.

« Le même local du palais de justice sera retenu pour sa construction. Il va être récupéré, tout en prenant soin de trouver un bâtiment adéquat pour l’École normale supérieure (Ens) », indique t-il.

Des procédures sont en marche pour travailler avec les autres entités qui sont sur le site, de manière à libérer ce bloc pour loger le palais de justice, le parquet et le barreau de Port-au-Prince.

« Il est important que tout le monde travaille ensemble sur le leadership de gouvernement afin que l’Uclbp puisse aider à la réalisation véritable de ces projets dans le meilleur délai possible. C’est une condition sine qua non pour que le travail puisse être fait rapidement » », considère Michel Présumé.

« Nous avons fait une première démarche, consistant à lancer des avis de manifestation d’intérêt, publiés dans les journaux de janvier à mars (2012) », informe le directeur de l’Uclbp, précisant qu’aucun appel d’offres n’est encore lancé.

Plus d’une centaine de dossiers des compagnies locales et internationales, notamment celles de Canada, des États-Unis d’Amérique, de la France, des Antilles ont été reçues par l’unité, se réjouit Présumé, ajoutant que beaucoup de séances de réflexion ont été menées sur les plans-programmes de ces institutions.

« Tous ces travaux ont été déjà réalisés », signale Présumé, espérant « l’érection, très rapidement, du bâtiment du ministère du commerce et de l’industrie en association avec le centre de facilitation des investissements (Cfi) ».

« C’est un élément important dans la politique du gouvernement pour attirer les investissements », fait-il valoir. [emb kft rc apr 15/05/2012 8:42]