P-au-P., 25 mars 04, [AlterPresse] --- L’Etat haïtien accuse un déficit budgétaire de l’ordre de 3 à 4 milliards de gourdes, selon les résultats préliminaires d’un état des lieux réalisé par le gouvernement de transition et présentés à la presse ce 25 mars par le Ministre Sans Porte-feuille, Robert Ulysse.
Pour sa première rencontre avec la presse à la Primature, le porte-parole du gouvernement a fait le compte-rendu du 1er conseil des Ministres de l’actuel gouvernement, qui a constaté un ravage sans précédent au niveau de l’administration publique.
Selon Robert Ulysse, les membres du gouvernement de Gérard Latortue se sont entendus sur le fait que Haïti est en état d’urgence économique. Il annonce entre autre des mesures impératives dans les secteurs agricole, éducatif, commercial et urbain.
L’équipe Latortue doit s’atteler à résoudre les problèmes de sécurité, d’insalubrité et de pénurie d’électricité. Face à ces urgences, le gouvernement aura pour taches principales de gérer l’urgence et de renforcer l’administration publique, a indiqué Robert Ulysse.
Le porte-parole a annoncé qu’un programme d’action gouvernemental sera défini en vue d’une réunion le 14 avril prochain entre le gouvernement haïtien, les bailleurs de fonds et les partenaires internationaux, axée sur les activités possibles dans le cadre des mesures d’urgence.
A propos de la sécurité, Robert Ulysse croit qu’il revient aux ministres concernés de se pencher sur la question. Ce qui est sur maintenant, a-t-il indiqué, c’est que la police ne tolèrera plus les actes de banditisme, malgré ses maigres moyens. Aucune mesure concrète n’a été annoncée par le porte-parole, qui dit déplorer, par ailleurs, les bavures commises par les militaires de la force multinationale en Haïti.
La sécurité représente une des principales préoccupations de l’ensemble des secteurs de la société haïtienne depuis la chute de Jean Bertrand Aristide, dont la plupart des milices demeure en pleine activité. Dans les dernières précédant la chute du régime Aristide, un millier d’armes de divers calibres a été distribué aux « bases » de partisans violents, a révélé la station privée Radio Kiskeya.
Le gouvernement se fixe un délai de 3 mois pour apporter des résultats concrets sur des questions liées à la sécurité et la salubrité. Robert Ulysse dit encourager les efforts qui ont été déjà faits à Cité Soleil (un important bidonville à la sortie nord de Port-au-Prince) et aux Gonaives (la base des anciens rebelles) dans le cadre du désarmement des civils armés.
Concernant le problème de pénurie d’électricité à Port-au-Prince (qui affecte sérieusement AlterPresse), Robert Ulysse a affirmé que le Ministre des Travaux Publics s’affaire déjà pour que dans un bref délai chaque zone de la région métropolitaine puisse avoir au moins 4 heures d’électricité par jour. Des périodes de black-out s’étendent jusqu’à 10 jours dans certains quartiers.
Le mandat du gouvernement de transition n’est toujours explicité. Le délai de 90 jours, selon les prescrits constitutionnels, ne peut pas être respecté, a déclaré Robert Ulysse. « Il est impossible que les élections puissent avoir lieur dans 90 jours », a-t-il dit. « Le mandat du gouvernement est défini dans l’accord donnant naissance au gouvernement de transition », a-t-il ajouté. [rv gp apr 25/03/2004 20:00]