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Haïti-Manifestation : Mécontentement dans plusieurs villes du Plateau Central

Correspondance Ronel Odatte

Hinche, 7 mai 2012 [AlterPresse] --- L’école et l’administration publique ne fonctionnent pas, ce lundi 7 mai 2012, à Thomonde, commune du Plateau Central (au nord-est de la capitale) en ébullition depuis plusieurs jours, observe l’agence en ligne AlterPresse.

La ville de Thomonde est aussi, aujourd’hui 7 mai, le théâtre de tension animée par des jets de pierres, apprend AlterPresse.

La grogne est montée d’un cran, le dimanche 6 mai, suite à l’assassinat d’un homme, James Dérose, 35 ans, alors qu’il revenait de l’église.

James Dérose aurait succombé de blessures à coups de couteau, son agresseur présumé est en fuite, selon les témoignages de ses proches.

Dérose aurait tenté de mettre la main sur celui-ci, recherché par la police, quand il a commis le crime.

Des proches de la victime ont pris le cadavre de James Dérose et l’ont déposé à l’intérieur de la maison de l’ancien juge de paix, Hitler Philippe, qu’ils accusent d’avoir commandité l’assassinat.

Interpellé en compagnie de trois autres personnes, dans la cadre de l’affaire, l’ancien juge de paix, Hitler Philippe, a été libéré quelques heures après.

Parallèlement, la route nationale # 3 à hauteur de Thomonde a été bloquée depuis jeudi après-midi 3 mai 2012. Ce mouvement est l’œuvre de jeunes protestataires qui réclament justice et réparation pour le jeune Windy Phèle, blessé par balles dans la nuit du 16 au 17 mars 2012, lors de la fête patronale de Thomonde.

Un agent de sécurité de la mairie de Thomonde, Robert Vob, aurait tiré plusieurs fois sur la victime avant de s’enfuir, selon Le coordonnateur communal de l’organisation politique ‘’Konvansyon inite demokratik’’ (Convention unité démocratique / Kid)), Jean Marie Péralte,

Le vendredi 4 mai, en protestation contre un fonctionnaire de la municipalite de Thomonde, des jeunes ont verrouillé les portes du complexe municipal, où sont aussi logés le tribunal de paix et le bureau d’état civil.

Une intervention musclée d’agents de la police nationale et de la mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah) a facilité le retour à la normale dans la circulation sur la route nationale # 3, dimanche après midi 6 mai, alors que le complexe municipal reste fermé.

« La commune de Thomonde est en ébullition depuis un bout de temps. Nous n’avons que 4 policiers nationaux. Comment pouvons-nous faire fonctionner la justice » ?, s’interroge le juge titulaire près le tribunal de paix de cette commune, Wilfrid Larivière.

Vendredi 4 mai également, des individus non identifiés ont fermé les portes du bureau régional de l’Électricité d’Haïti (Ed’h), à Hinche.

Devant l’entrée principale, ils ont déposé des ossements humains ainsi que des sachets remplis d’une substance poudreuse de plusieurs couleurs, laissant supposer un sortilège. Aucun employé n’a voulu se présenter au bureau de l’Ed’h de Hinche

Cette action fait suite à un mouvement de protestation, la veille 3 mai, emmené par l’organisation pour l’avancement de Hinche. Cette organisation a déclenché une manifestation pour réclamer l’électricité au profit des habitantes et habitants de certains quartiers défavorisés de la ville de Hinche.

Les manifestants ont réclamé le départ du directeur régional de l’électricité d’Haïti, Phanor William, faisant valoir leur droit d’avoir accès à l’électricité publique.

L’intervention de la police départementale et de la Minustah a toutefois permis une issue calme à la manifestation. [ro kft apr 70/05/2012 13:28]