P-au-P, 04 mai 2012 [AlterPresse] --- Tout en reconnaissant les inconvénients, le ministère du commerce et de l’industrie (Mci) haïtien fait l’éloge du projet de l’établissement du parc industriel de Caracol (Nord-Est), en marge d’une rencontre avec des investisseurs intéressés.
« C’est un parc ouvert et qui offre une plateforme et des outils pour favoriser un investisseur (…) C’est le plus gros parc industriel du pays, voire des Caraïbes, qui peut servir de catalyseur (...) de leitmotiv pour le développement du pays », déclare le titulaire démissionnaire du Mci, Wilson Laleau, lors d’une conférence de presse le 3 mai 2012.
Le parc sera construit sur 250 hectares de terre de la grande plaine de ‘’ plantation Dauphin’’ à Caracol (Nord-Est) dans la commune du Trou du Nord.
Une plaine « déjà plus grande que certaines îles de la région, dont le produit intérieur brut (Pib per capita) dépasse celui d’Haïti », soutient Laleau.
Cette plaine « offre des possibilités agricoles énormes. (…) Nous sommes d’accord que c’est un énorme potentiel, mais il n’est pas exploité », poursuit-il.
« Toute décision influence des intérêts et les impacts positifs devraient largement compenser les impacts négatifs », argue encore le ministre démissionnaire.
Les autorités disent vouloir créer 65 000 mille emplois à partir de ce parc.
Plusieurs compagnies étrangères, investissant dans la branche du textile, sont intéressées au projet. Elles sont essentiellement chinoises, américaines et dominicaines.
Selon les représentants de ces firmes, la main-d’œuvre est le premier facteur les ayant poussés à venir dans le pays, à côté de la proximité avec les États-Unis d’Amérique et de la volonté politique de l’équipe au pouvoir actuellement en Haïti, rapporte Wilson Laleau.
Le salaire minimum, pour les ouvrières et ouvriers dans les usines du type de celles qui seront établies à Caracol, est de 125.00 gourdes (US $ 1.00 = 42.00 gourdes ; 1 euro = 61.00 gourdes).
Dans le cadre de l’implantation du parc Caracol, les rôles sont déjà distribués. La construction des bâtiments et les autres paramètres relatifs aux abris sont ainsi confiés à l’agence américaine pour le développement international (Usaid), la banque interaméricaine de développement (Bid) et le gouvernement haïtien.
L’inquiétude demeure toutefois qu’un autre bidonville, à l’instar de Cité Soleil (grande agglomération populaire, dramatiquement étendue au nord de la capitale Port-au-Prince à partir de l’implantation d’usines d’assemblage, dans les années 1970, dans l’aire de l’aeroport international) s’érige dans l’entourage de ce parc, comme c’est généralement le cas.
À cette préoccupation, le ministre démissionnaire rétorque qu’« une étude sur le plan d’aménagement global de toute la région du grand Nord (d’Haïti) est en cours ».
Les résultats de cette étude, qui aurait commencé depuis déjà un mois et demi, devront être prêts d’ici le début du mois de juin (2012).
« Cela fait partie des préoccupations » du gouvernement haïtien, car « il n’est pas question que ce qui s’est passé autour du parc industriel de Port-au-Prince se reproduise à Caracol », promet le ministre démissionnaire Wilson Laleau. [srh kft rc apr 4/05/2012 8:35]