P-au-P, 3 mai 2012 [AlterPresse] --- Le Service métropolitain de collecte des résidus solides (Smcrs) plaide pour une mise en place de mécanismes performants capables de favoriser une gestion efficace et efficiente des déchets dans le pays, lors de la cérémonie d’ouverture, ce 3 mai 2012 à Port-au-Prince, d’un Colloque national de deux jours sur les résidus solides.
Organisé sous le haut patronage du chef de l’Etat, ce colloque, qui prendra fin le 4 mai, a réuni plusieurs hauts cadres des secteurs public et privé en vue de faire part de nouvelles propositions dans la gestion des déchets à l’échelle nationale.
Le président de la République, Michel Martelly, et deux de ses ministres qui devaient intervenir à ce colloque ont brillé par leur absence.
L’inexistence de mécanismes d’orientation fiables et efficaces complique l’exécution des taches de gestion des déchets dans le pays, indique le directeur général du Smcrs, l’ingénieur Jean Donald Paraison, qui intervenait à l’occasion.
Selon lui, « ce colloque permettra d’anticiper sur la dégradation accélérée des autres zones du pays et de les doter dès aujourd’hui d’un mécanisme performant de gestion des déchets afin que les nouveaux pôles de développement en construction dans le Nord du pays et le long de la frontière ne se retrouvent pas confrontés aux mêmes aléas que la région métropolitaine de Port-au-Prince ».
La collecte et le traitement des résidus solides dans le pays sont très rudimentaires, reconnait Paraison qui espère qu’à la fin de cette réunion les décideurs exécutif, judicaire, législatif et les organismes nationaux et internationaux comprendront la nécessité d’entreprendre une campagne de sensibilisation afin d’éduquer la population et la porter à bien gérer les déchets.
Paraison critique les pratiques de déversement des déchets dans les ravines et qui entrainent des méfaits économiques sanitaires, infrastructurels et environnementaux catastrophiques pour le pays.
« Ce qu’il nous reste à faire est immense et ne pourra être accompli sans l’aide de chacun de nous », martèle Paraison, qui croit qu’il est important que soit créé un organisme regroupant notamment les mairies, le Service métropolitain de collecte des résidus solides (Smcrs), le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp) pour la gestion des résidus en Haïti.
Ces institutions auront pour mission d’édicter des règles de dispositions des déchets pour les ménages, le collecteur et le traiteur dans le pays, d’après le directeur.
Il appelle à l’élaboration un code national de gestion des déchets garantissant une bonne manutention des résidus en accord avec les règles d’hygiènes et le respect de l’environnement.
Paraison demande, entre autres, la mise sur pied d’une loi spécifiant le regroupement des communes en vue d’atténuer la rivalité existant entre certaines mairies et certains dirigeants du Smcrs relative à la définition des champs de compétences de chaque entité.
« Il sera souhaitable que les conseils d’administration se réunissent régulièrement pour donner des orientations et veiller à ce qu’elles soient suivies », conseille t-il.
L’ingénieur sanitaire Frantz Benoît a, pour sa part, souligné diverses contraintes majeures liés à la gestion des déchets notamment le budget qui est, selon lui, nettement insuffisant.
Il faut trouver des sources de financements en dehors du budget national, préconise l’ingénieur Benoit encourageant l’institution d’un service payant obligatoire avec émission de factures, de tarification directe, ou de taxation.
Equiper les grandes villes du pays en sites de décharge dotés d’équipements appropriés, la mise en place d’un cadre légal et éduquer la population sont des recommandations formulées par l’ancien secrétaire général de la Centrale autonome métropolitaine d’eau potable (Camep),
« Le problème des déchets ne se pose pas uniquement à Port-au-Prince mais se pose de façon cruciale aussi dans presque toutes les autres villes du pays », rappelle l’ingénieur sanitaire Frantz Benoit. [emb kft gp apr 3/05/2012 15 : 15]