P-au-P, 30 avril 2012 [AlterPresse] --- Le président Michel Martelly sera de retour ce 30 avril à Port-au-Prince, informe le bureau de communication de la présidence, à travers un communiqué transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
« L’état de santé (du président) est désormais stable, selon son équipe médicale », précise le bureau de communication de la présidence.
Cette information a été communiquée le 27 avril, quelques heures après qu’une délégation de 3 sénateurs, Edwin Zenny, John Joël Joseph et Kély Bastien, accompagnés du premier ministre désigné Laurent Lamothe, ait laissé la capitale en direction de Miami où le président s’est fait soigner pour une embolie pulmonaire depuis environ 2 semaines.
Le sénateur Polycarpe, un des initiateurs de l’idée d’une visite au chef de l’État, dit espérer de cette délégation « un rapport qui fera état du diagnostic et de la cause de l’embolie » du président, lors d’une interview accordée à AlterPresse
Après le sénateur Bastien (médecin), le sénateur Polycarpe (lui aussi médecin) émet des doutes sur le diagnostic d’embolie pulmonaire avancé jusqu’à présent par les médecins du chef de l’État.
Une « embole » est toute obstruction, tout obstacle ou tout bouchon qui empêche la circulation du sang dans les vaisseaux sanguins, explique-t-il. Celle-ci peut-être pulmonaire (au niveau des poumons), musculaire (au niveau des muscles), ou cardiaque (au niveau du cœur), poursuit-il.
Elle peut - être causée par un caillot de sang, une masse de graisses, ou des bulles d’air. Dans le cas où l’origine est un caillot de sang ou une masse de graisse, « la personne ne devrait mourir que dans quelques minutes dépendamment de la grosseur de l’embole. Elle n’aurait pas de temps pour prendre un avion », soutient le sénateur Polycarpe.
En général, « ce n’est qu’après la mort du patient qu’on en découvre généralement la cause. Il (le patient) meurt asphyxié », précise Polycarpe.
Quant à l’embolie pulmonaire provoquée par les bulles d’air qu’on peut encore appeler embolie pulmonaire gazeuse elle, est capable de bloquer « momentanément la circulation sanguine et occasionner des dégâts. Mais l’eau dans le sang éclaterait les bulles d’air, ce qui dégagerait le vaisseau, et la personne peut être sauvée miraculeusement. Et c’est ce qui s’est passé, à mon avis », ajoute Westner Polycarpe.
« L’embolie gazeuse laisse un peu de chance », insiste le médecin-sénateur.
Ces genres d’embolie surviennent surtout chez les droguées, selon les explications de Polycarpe. Les personnes qui se droguent par piqure intraveineuse et qui ne prennent pas la peine de chasser l’air de la seringue s’exposent carrément à une embolie d’origine gazeuse.
La même situation peut se produire avec des patients qui reçoivent des sérums par perfusion ou intraveineuse. Ceci arrive quand on ne chasse pas l’air du tube avant d’administrer le soluté.
Les explications venant de l’entourage du président que l’embolie dont a souffert Martelly résulte de l’arthroscopie du président à l’épaule droite le 5 avril dernier.
Mais, « quand une personne se fait opérer dans ses membres supérieurs, c’est très rare qu’elle développe une embolie », soutient le docteur Polycarpe.
D’autant que l’arthroscopie subie par le ne consiste qu’en une « légère incision qui permette à un tube lumineux de vérifier les articulations ».
Une arthroscopie sert essentiellement à diagnostiquer ou à réaliser une thérapie. « C’est une opération très légère, c’est une opération chirurgicale très très faible qui ne dure que quelques minutes, donc, c’est rare que cela produise une embole », conclut Polycarpe. [rh gp apr 30/4/ 2012 05 :10 ]