Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 27 avril 2012[AlterPresse] --- Le vaccin pentavalent appelé quinvaxem injectable servant à protéger contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B et les infections à l’Haemophilus Influenzae type B (Hib), sera disponible dans les six (6) à sept (7) prochains mois (octobre - novembre 2012) dans tous les départements géographiques du pays, annonce le directeur du programme élargi de vaccination, le docteur Jean Ronald Cadet, dans une interview à l’agence en ligne AlterPresse.
Au cours des mois à venir, le vaccin pentavalent sera introduit, progressivement, dans chaque département, en fonction de sa capacité, souligne Cadet, précisant que 95% des enfants de moins d’un an en bénéficieront.
Le coût de ce programme pour les cinq prochaines années (de 2013 à 2017) s’élève à environ 11 millions dollars américains (US $ 1.00 = 42.00 gourdes ; 1 euro = 61.00 gourdes aujourd’hui), selon les autorités.
Le quinvaxem injectable est disponible en Haïti, grâce à un partenariat entre l’Organisation panaméricaine de la santé/Organisation mondiale de la santé (Oms/Ops), le fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), le centre américain de contrôle et de prévention des maladies (Cdc en anglais) et l’alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation (sigle en anglais : Gavi)
Ce nouveau vaccin pentavalent protègera contre cinq (5) maladies, à savoir : la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, la pneumonie et l’hépatite B, contrairement au vaccin DTP (Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite) qui ne protégeait que contre trois maladies seulement.
« Passer de la lutte contre trois maladies à cinq maladies représente une grande avancée du programme national de vaccination », se réjouit Cadet.
Suite au séisme du 12 janvier 2010, certaines maladies - qui étaient sous contrôle - risquent de refaire surface dans le pays, comme la rougeole et la poliomyélite, prévient Cadet, évoquant aussi un manque de contrôle sanitaire sur les étrangères et étrangers qui peuvent circuler avec ces virus dans le pays.
« L’introduction du vaccin pentavalent en Haïti est un acquis. C’est un vaccin certifié depuis vingt ans par l’Organisation mondiale de la santé », rassure le docteur Cadet, révélant que l’achat et l’introduction des vaccins dan le pays est généralement gérée par le Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef).
Questionné sur le laboratoire qui fournit le vaccin pentavalent à Haïti, le directeur du programme affirme, sans donner de détails spécifiques, que le pays reçoit beaucoup de vaccins d’Europe, particulièrement de la fondation Mérieux.
« C’est un grand laboratoire français, connu internationalement dans la production de vaccins », reconnaît-il.
« Nous recevons aussi des vaccins venant des laboratoires de l’Inde », ajoute t-il.
« Ce sont des laboratoires extrêmement fiables, connus dans le monde entier comme grands producteurs de vaccins, particulièrement le vaccin pentavalent », soutient-il.
La République Dominicaine a déjà fait usage du vaccin pentavalent depuis plusieurs années, rappelle Dr. Cadet.
« Avant, Haïti ne pouvait pas bénéficier de ce vaccin, parce qu’elle ne remplissait pas les normes de stockage requises. Depuis avril de l’année dernière (2011), nous avions commencé à poser les jalons de stockage de ce vaccin et maintenant, nous sommes habilités à le recevoir », declare-t-il.
« A cause de notre retard, les autorités dominicaines sont en avance sur nous au niveau du contrôle épidémiologique. Nous avons un calendrier vaccinal en retard », déplore t-il.
Le ministère de la santé publique et de la population (Mspp) avait officiellement annoncé l’introduction du quinvaxem dans le système national de vaccination en Haïti le lundi 16 avril 2012, à l’hôpital Eliazar Germain, en présence de la secrétaire d’État américaine à la santé, Katherine Sebelius, en visite à Port-au-Prince.
L’objectif de cette visite a été de renforcer le partenariat continu entre les États-Unis d’Amérique et le gouvernement haïtien, visant à consolider les services de santé dans le pays, particulièrement en ce qui concerne la prévention des maladies infectieuses. [emb kft rc apr 27/04/2012 0:10]