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Haïti-Santé : Pour un renforcement des compétences des technologistes médicaux

18 technologistes médicaux, dont 11 femmes et 7 hommes, récipiendaires d’une formation en technique superieure de laboratoire

Par Edner Fils Décime

P-au-P, 27 avril 2012 [AlterPresse] --- Dix-huit (18) technologistes médicaux, dont 11 étudiantes et 7 etudiants, bouclent, ce vendredi 27 avril 2012, une « formation de technicien supérieur de laboratoire » pour un diplôme de « Bachelor de biologie médicale appliquée » (en anglais Bachelor applied medical sciences, Bams) au Laboratoire national de santé publique (Lnsp) à Delmas 33, apprend AlterPresse.

Ce programme a été mis en place à la faveur de la signature d’une convention par le ministère de la santé publique et de la population (Mspp), le Lnsp, l’école supérieure de biologie biochimie biotechnologies (Estbb), l’université catholique de Lyon / France (Ucly) et la fondation Mérieux (Fmx), informe la docteure Elsie Lafosse Beaubien, gestionnaire du Bams.

La Fmx est le principal bailleur de la formation, qui a commencé le 26 septembre 2011.

Toutefois, celle-ci est gérée par la coordination de l’unité de formation du Lnsp, précise Lafosse Beaubien.

Comme maitre-d’œuvre, le Mspp a mis à la disposition du programme « l’espace de travail (cours théoriques et travaux pratiques) des matériels, des équipements et les ressources humaines nécessaires », informe t-elle.

Créée en 1967 en France, la fondation Mérieux intervient dans la réduction de l’impact des maladies infectieuses sur les populations vulnérables et intervient en Haïti depuis 2005.

La Fmx travaille également avec le Lnsp sur un projet de renforcement de six (6) laboratoires départementaux, d’après les informations fournies par la coordonnatrice de programme et de recherche au Lnsp.

Quid de Bams ?

« Renforcer les compétences en laboratoire des techniciennes et techniciens supérieurs de laboratoire d’analyses médicales, travailler en respectant les règles d’assurance qualité, réaliser et rédiger des protocoles avec des modes opératoires normalisés (Mon), des procédures et un manuel qualité » sont les objectifs visés par le Bams, selon la gestionnaire du programme.

Les participantes et participants « viennent, soit de la fonction publique comme responsables de laboratoires des hôpitaux départementaux, soit des hôpitaux universitaires, ou encore des laboratoires du secteur privé (partenariat public-privé, Ppp) », soutient Lafosse Beaubien.

Cependant, aucune participante / aucun participant n’est issu d’un laboratoire des départements du Sud et du Nord-Est.

Les frais pédagogiques de chaque participante / participant s’élèvent à « 7 mille euros, pris en charge par les partenaires » (US $ 1.00 = 42.00 gourdes ; 1 euro = 61.00 gourdes aujourd’hui).

Comptant pour 60 crédits européens, la formation couvre, en deux semestres, neuf modules administrés aux participantes et participants par des experts français et haïtiens.

« Nous avons eu, en alternance, des cours théoriques et des stages pratiques au laboratoire de formation. Du même coup, nous devons remplir, en temps réel, les cahiers de laboratoire, préparer les comptes-rendus des travaux pratiques réalisés », se souvient Matendrick Adolphe, participant provenant des centres dénommés Groupe haïtien d’études du syndrome de Karposi et des infections opportunistes (Gheskio).

Ce programme « vient à point nommé, dans un pays où la formation continue, dans la branche de la biologie médicale, n’est pas systématique »,
estime Fetise Gaie, technologiste médicale (Tm) du Lnsp.

Les participantes et participants, qui ont découvert « différentes techniques d’électrophorèse, d’autres méthodes de séquençage, les techniques les plus avancées pour la confirmation du VIH et d’autres maladies opportunistes », pensent être en mesure, désormais, de « prendre en charge la gestion de la qualité, de l’hygiène et de la sécurité biologique au sein d’un laboratoire ».

La sélection

« Le recrutement a été réalisé en étroite collaboration avec la direction de formation et de perfectionnement en sciences de la santé (Dfpss) et le Lnsp », selon Beaubien.

Le formulaire de soumission de dossiers a été rempli individuellement.

C’est « l’analyse de ce document [qui a] déterminé la sélection des stagiaires », qui sont toutes et tous des licenciées et licenciés d’écoles de technologie médicale reconnues par le Mspp.

Entre autres pièces, la candidate ou le candidat doit soumettre « une lettre de recommandation d’une professeure / d’un professeur d’enseignement supérieur ou de l’employeuse / l’employeur du postulant, une attestation de congé couvrant la période, une copie des diplômes obtenus depuis la terminale ».

« Les études, les compétences linguistiques, la pertinence de la raison du choix de la formation, le projet professionnel pour le laboratoire d’origine et pour le pays, la compréhension de la démarche-qualité et le niveau d’appropriation des formations continues antérieures » ont été les principaux critères de sélection.

Espoirs

Lafosse Beaubien espère que cette formation permette au Lnsp d’ « améliorer le niveau de formation des technologistes médicaux pour un renforcement du réseau national de laboratoires (Rnl) » afin de répondre aux besoins des communautés.

Déplorant le fait que la plupart des technologistes médicaux haïtiens n’aient pas « grandes expériences en gestion et administration, en système-qualité », elle croit que cette formation permettra aux participantes et participants, « de pouvoir assurer la gestion correcte de leur laboratoire [de travail d’origine] »

Après l’expiration des termes de la convention au bout de trois ans, l’État haïtien saura-t-il s’approprier le programme et en assurer sa pérennité, comme le souhaite Elsie Lafosse Beaubien ?

Les inscriptions sont, en tout cas, déjà lancées pour le recrutement d’une nouvelle promotion qui entamera sa formation le 24 septembre 2012. [efd kft rc apr 27/04/2012 0:03].