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Haiti : Les conflits ne sont "ni bons ni mauvais"

P-au-P, 23 avril 2012 [AlterPresse] --- Les participants à une session de formation autour de la médiation pour la paix et la résolution de conflits en Haiti, organisée du 17 au 19 avril en périphérie de la capitale, sont parvenus à l’idée que les conflits ne sont ni bons ni mauvais et qu’il faut savoir agir sur les causes, selon les informations recueillies par l’agence en ligne AlterPresse.

« Les gens voient les conflits en Haïti comme quelque chose de mauvais, or le conflit n’est ni bon ni mauvais », déclare le coordonnateur du Groupe de recherche et d’appui en milieu Rural (Gramir), Ernst Mathurin, qui, avec l’organisation non gouvernementale suisse Enfant du Monde, a mis en place cette formation.

« C’est quelque chose qui existe dans toutes les sociétés, ce qui est important c’est de savoir se positionner par rapport à ce conflit, de tel sorte qu’on puisse agir sur les causes », poursuit-il.

Tenue sur la Côte des Arcadins (nord de la capitale), la formation a voulu permettre aux participantes et participants de mieux appréhender les caractéristiques du pays à partir des personnalités individuelles pour transformer et progresser dans le processus de la paix.

C’est la deuxième session de ce genre organisée en Haïti après une première tenue à la fin de l’année dernière.

Tout comme celle de l’année écoulée, cette session a réuni plus d’une vingtaine d’institutions à travers tout le pays. Les participants auront à transmettre leurs acquis à d’autres personnes.

Cette formation a été animée par Martine Libertino, peintre, écrivaine, fondatrice et présidente de l’association Duchamps-Libertino pour l’encouragement de la sagesse et de la paix dans le monde.

En 2004, elle a créé la formation de médiateurs, et, en 2009, elle a étendu son expertise sur la formation de médiateurs pour la paix dans les pays en conflits ou sortant de conflits, parmi lesquels figurent certains États du continent africain où elle se félicite d’avoir obtenu des résultats satisfaisants.

Parmi les institutions présentes à la formation, des partis politiques, dont la plateforme Alternative représentée par Edgar Leblanc Fils, le ministère de l’éducation nationale qui élabore des programmes et des politiques en éducation, et des organisations sociales établies un peu partout à travers le pays.

Pour l’intervenante, Martine Libertino « le but de cette formation c’est de former des adultes, de former des parents et également de former les éducateurs et les enseignants qui travaillent dans tous les secteurs de la société ».

Libertino explique que sa « vocation est de faire un pont entre l’occident, les pays d’Afrique et Haïti pour que nous puissions apprendre à nous comprendre ».

C’est une valeur qui est importante dans l’évolution de la société, dans l’évolution du monde, poursuit-elle.

Selon la formatrice, il s’agit d’une valeur que chacune et chacun des participantes et participants auront à partager dans les différents secteurs, en particulier dans les domaines de compétence réciproque, le domaine de l’enfance et celui de l’enseignement.

Laissant le domaine de l’abstrait, Libertino indique combien sa méthode représente un cadre pour traiter de divers problèmes cuisants, comme celui de l’aide internationale.

« Les gens doivent savoir que l’aide aux pays en développement n’est pas une fin en soi, car, pour qu’un peuple soit heureux et qu’il retrouve sa dignité, il faut avant tout qu’elle retrouve son autonomie », soutient Martine Libertino. [jep kft gp apr 23/04/2012 09:50]