P-au-P, 19 avril 2012, [AlterPresse] --- L’exécutif haïtien a condamné et s’est dit consterné par l’intervention d’hommes armés dans le périmètre de la chambre des députés le mardi 17 avril dernier au moment où une séance se déroulait sur la formation de la commission d’étude du dossier du premier ministre désigné Laurent Salvador Lamothe.
La présidence, dans un communiqué, dit condamner « vigoureusement la présence de dizaines d’individus, en treillis militaires, devant le Parlement, le mardi 17 avril 2012 ».
Cette intervention avait contraint le président de la chambre des députés, Levaillant Louis Jeune, à clore prématurément la séance qui était en cours.
Le communiqué appelle à un maintient de « l’ordre et de la paix publique » sur tout le territoire haïtien.
Pour sa part le premier ministre démissionnaire Garry Conille se dit « consterné par l’incident » et ajoute qu’il condamne avec « rigueur » ce qui s’est passé.
Des « instructions claires » sont passées au ministre de la justice, Pierre Michel Brunache, et au directeur général de la police nationale, Mario Andrésol, « en vue de corriger cet état de fait attentatoire à la paix publique ».
Pour sa part le ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales a publié une note ce mercredi 18 avril pour « condamner avec véhémence » la présence de ces hommes armes tout près du parlement haïtien.
Le ministère met l’accent sur le fait que « conscientes des problèmes d’ordre social et économique rencontrés par les anciens militaires, les autorités compétentes réitèrent leur volonté bien arrêtée de prendre toutes les dispositions en accord avec la loi afin de répondre à ces besoins ».
« Le ministère de l’intérieur, informe tout un chacun que sous aucun prétexte, le gouvernement ne tolérera qu’en marge de la loi, des individus armés continuent impunément de troubler la paix publique », lit-on dans la note.
Levaillant Louis Jeune avait exigé que le gouvernement « fournisse une réponse » à cette descente d’hommes armés aux abords du parlement.
Par ailleurs, Michel Martelly, qui a fait du retour de l’armée une priorité de son mandat, précise dans un communiqué transmis à AlterPresse par le bureau de la présidence que ceci « ne peut se faire que dans l’ordre, la discipline et le respect des lois en vigueur ».
L’armée a été démobilisée par le président Jean Bertrand Aristide en 1995.
Ces individus armés qui se font passer pour des militaires démobilisés ont commencé à se manifester publiquement depuis le début de l’année 2012.
Circulant à bord de camionnettes et en uniforme militaire, ils sont présents dans diverses régions du pays, notamment à Port-au-Prince (Ouest), Gonaïves (Nord), Jacmel (Sud-Est) et au Plateau Central (Centre) . [rh kft gp apr 19/4/2012 11 :20]