P-au-P., 22 mars. 04 [AletrPresse]--- Le Conseil des Sages planche maintenant sur son élargissement et sa transformation en Conseil d’Etat, selon des informations fournies à AlterPresse.
Les 7 personnalités de divers secteurs de la société haitienne qui forment ce conseil, dont la première tache a été de designer un Premier Ministre et de contribuer à la désignation des membres du gouvernement, estiment avoir accompli avec succes cette premiere mission, malgré de nombreuses difficultés.
Jouer le rôle de contrôle et de consultation auprès de l’Exécutif constitue une autre mission du Conseil des Sages, selon Christian Rousseau, représentant du secteur universitaire à ce Conseil. Pour pouvoir remplir efficacement cette fonction, a souligné Rousseau, le conseil doit être élargi pour être représentatif de l’ensemble des secteurs du pays.
La transformation du Conseil des Sages en Conseil d’Etat est un processus qui correspond au plan de transition promu depuis le début de cette année par la Plate-forme Démocratique, composée d’opposants à l’ancien régime. Dans ce plan, le Conseil d’Etat est conçu comme un organisme de contrôle des actes de l’Exécutif.
Outre les membres du noyau de base (Conseil de Sages), des représentants de tous les départements et secteurs d’Haïti doivent intégrer la structure, soit un total de 27 personnes.
Des sénateurs de l’ancien parlement, qui étaient encore en poste lors du changement de régime le 29 février dernier, s’opposent à la constitution d’un Conseil d’Etat pour contrôler les actes de l’Exécutif, dirigé par le président provisoire Boniface
Alexandre et le Premier Ministre Gérard Latortue.
« C’est totalement absurde », a déclaré à la presse le sénateur Evalière Beauplan, à propos de la perspective d’élargissement du Conseil des Sages. Il a estimé que les membres de ce Conseil « ne peuvent pas jouer le de contrôle de l’Exécutif ». Pour lui, c’est la tâche des 15 sénateurs dont les mandats couraient encore après la fin de la 47ème en janvier 2004.
Le Président du sénat, Yvon Feuillé, a fait partie d’une de la Famille Lavalas (parti de l’ancien président) qui a rencontré Gérard Latortue le 12 mars. Feuillé a été également invité à la cérémonie d’investiture du chef d’Etat provisoire le 8 mars.
Christian Rousseau a exprimé à AlterPresse la necessité d’une « décision formelle » pour mettre fin au mandat des 15 derniers sénateurs de la dernière legislature. Pour Rousseau, le parlement, qui compte normalement 83 députés et 27 sénateurs, ne peut pas fonctionner avec 15 sénateurs. « Pour nous le parlement n’existe pas », a-t-il renchéri.
Dans son discours de démission le 12 février dernier, l’ex Premier Ministre
Yvon Neptune avait demandé que les corps de l’Etat encore en place puissent continuer à accomplir leur fonction. Il n’avait pas fait spécifiquement allusion aux 15 sénateurs encore valides.
Micha Gaillard, dirigeant de la Plateforme Démocratique, qui a rendu visite le 18 mars dernier au Conseil des Sages a reconnu que ledit conseil a fait un travail colossal sans toutefois taire des critiques formulées par la Plateforme quant au choix des membres du gouvernement. Ce secteur s’est estimé « exclu ».
Christian Rousseau croit que certains secteurs peuvent ne pas être satisfaits de la formation du cabinet ministériel. Le Conseil des Sages, a-t-il dit, n’a pas la prétention de pouvoir satisfaire tout le monde.
Selon Christian Rousseau, les membres du gouvernement ont été choisis sur la base de leur compétence à partir d’une grille d’évaluation établie en accord avec le premier Ministre. Même si certains personnages ont été recommandés par le Conseil des Sages, a-t-il indiqué, le choix final a été l’oeuvre du Premier Ministre. [rv gp apr 22/03/2004 11:00]