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Haïti-Premier ministre : Lamothe attendu à la chambre basse pour la seconde étape du processus de ratification

P-au-P, 12 avril 2012 [AlterPresse] --- Après avoir reçu la bénédiction du sénat haïtien dans la soirée du mardi 9 avril dernier, le premier désigné Laurent Lamothe est à présent attendu à la chambre des députés pour le dépôt de ses pièces, toujours dans le cadre du processus de sa ratification.

« Nous attendons le dépôt des pièces et après nous formerons la commission (d’étude des documents du premier ministre désigné) et celle-ci présentera son rapport pour le vote », déclare le député Ronald Larêche à AlterPresse au cours d’un échange téléphonique ce 12 avril 2012.

Contrairement aux informations qui laissent croire que c’est le sénat qui assurerait le transfert des pièces à la chambre des députés, Ronald Larêche, élu sous la bannière de la plateforme politique Inite, explique que « c’est le premier ministre désigné qui doit venir officiellement déposer ses pièces ( par devant la chambre des députés) ».

« Les deux chambres fonctionnent de manière indépendante et ce qui s’est passé au sénat ne concerne pas la chambre des députés », précise Larêche.

D’autres informations, dont a pris connaissance AlterPresse, rapportent que Laurent Lamothe aurait déjà récupéré ses pièces le 11 avril au sénat.

De son côté la coordinatrice du Rassemblement des démocrates nationaux et progressistes (Rdnp) Mirlande Manigat compare la procédure de ratification d’un premier désigné au rituel du "chemin de la croix" des chrétiens. Cet exercice est réalisé en 4 temps dont 2 sont joués au sénat et 2 autres devant la chambre des députés, respectivement la ratification du choix et le vote de la politique générale du nouveau premier ministre.

« La procédure de ratification d’un premier ministre désigné est une complication », estime Mirlande Manigat dans une courte rencontre avec la presse le 11 avril.

Elle croit que « cette procédure n’est pas bonne ». La constitutionaliste explique sa position par le fait qu’il n’y a pas de loi d’application pour l’article 157 de la constitution haïtienne de 1987 qui stipule les conditions de ratification du choix d’un premier ministre désigné.

Elle met surtout l’accent sur l’une des conditions qui est la question de la résidence. Un premier ministre désigné doit passer 5 années consécutives au pays pour être éligible, mais il n’y a pas une explication nette sur les 5 ans consécutifs, ce qui laisse lieu à trop d’interprétations et la politique croit qu’« il nous faut une loi d’application » pour cet article.

« Je crois qu’on a besoin d’une loi pour interpréter la constitution », ajoute t-elle, tout en préconisant « la modification de la constitution » pour résoudre tous ces problèmes.

Mirlande Manigat remet également en question le régime politique haïtien qu’elle qualifie de « bâtard », lequel n’est ni réellement parlementaire, ni présidentiel.

Elle souhaite qu’on revienne à un « régime présidentiel bien et suffisamment encadré pour ne plus permettre le retour au présidentialisme (…) le régime actuel n’est pas fonctionnel », juge Mirlande Manigat qui a contribué à l’élaboration de la constitution haïtienne de 1987 vieille de 25 ans. [rh kft gp apr 12/04/2012 13 :00]