Correspondance Mergenat Exalus
Gonaïves, 9 avril 2012 [AlterPresse] --- Comme le veut la tradition, les festivités de rara ont pris fin par une cérémonie mystique organisée à Carrefour Lexis dans la plaine des Gonaïves, le 8 avril, au terme de trois jours de liesse, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Pour empêcher un éventuel affrontement entre les bandes de rara qui, certaines fois se rencontrent et cherchent à rivaliser en musique, des agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo) de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont été déployés pendant tout le déroulement des fêtes.
Des centaines de milliers de personnes issus des milieux ruraux et urbains ont pris part aux festivités rara qui se sont déroulées dans les rues de Haut Poteau, 4e section communale des Gonaïves (nord).
Au son de la musique lancinante des vaccines, des cornets, se mêlant aux appels rythmés des tambours, les fêtards ont dansé et chanté sur des refrains, les uns plus connus que les autres.
Dans le département de l’Artibonite, il existe un total de cent soixante-dix bandes rara.
Interrogé par AlterPresse, Enock Génélus, président de Zantray, un groupe vaudou des Gonaïves, fait savoir que dans le département de l’Artibonite, les activités de chaque bande de rara, surtout en temps de carême, sont financées en majorité par des Haïtiens de la diaspora.
Ces personnes émigrées manifestent ainsi leur attachement au lakou (unité géographique et socio-culturelle) d’où est issue cette bande rara, qui est aussi certaines fois liée à un temple vaudou ou péristyle.
Le rara étant attaché au vaudou, il est de ce fait stigmatisé par certains secteurs, déplore le président de Zantray.
Par ailleurs, Génélus fait remarquer les politiciens tentent souvent d’utiliser les raras en période électorale. Ils leur offrent de l’argent et des t-shirt portant leurs slogans, soulignet-t-il.
Enock Génélus confie toutefois qu’il aurait préféré que le ministère de la culture s’intéresse au Rara en lui apportant son support. [me kft gp apr 9/4/2012 12 :00]