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Haïti-Rép. Dominicaine : Rien ne sera plus comme avant "le chemin des millions"

Par Edwin Paraison*

Spécial pour AlterPresse

Les titres des journaux haïtiens et les articles publiés dans la presse internationale sont assez éloquents pour permettre au président Michel Martelly de se rendre compte de la gravite et de l’ ampleur du dossier au cœur des relations haitiano dominicaines depuis le samedi 31 mars 2012.

Il est impossible de faire croire que toutes ces plumes et voix d’horizons divers se soient entendues et liguées pour salir l’ image du chef de l’ État et faire obstacle a ses projets pour notre pays.

L’ on peut convenir, qu’ il était de bonne guerre, lors de la campagne électorale, que le style artistique adopte pendant sa vie professionnelle de musicien, ait été place au centre des débats, pour essayer de disqualifier le candidat Martelly et l’ empêcher d’accéder a la magistrature suprême de l’ État.

Dans ce contexte, les images de ses légèretés artistiques ont été amplement diffusées et commentées dans les medias ici a Santo Domingo comme partout ailleurs. En Haïti, une bonne partie de la population se disait probablement qu’ elle n’aurait aucun motif d’être fière de l’avoir comme premier citoyen de la nation. 

Toutefois sa victoire aux urnes acceptée, le réalisme voulait, surtout dans la diaspora, que l’on se dise : tout cela fait partie du passé.

En espérant bien sur que le président saurait, a la tête de la nation, initier de nouvelles relations avec le peuple haïtien en étant un modèle pour tous, en inspirant respect et confiance.

Plus que tout autre acte de sa gestion, jusqu’à date très accidentée, en termes de respect des normes institutionnelles de l’ État, les faits allégués contre lui dans ce désormais fameux reportage « Le chemin des millions » de la prestigieuse journaliste Nuria Piera dans son programme « Nuria sur la 9 Journalisme d’ investigation », de par leur dimension bilatérale, nous placent malheureusement dans une situation profondément gênante et nous donnent l’ impression de revenir à la case départ.

Par surcroit, au delà de sa personne, l’histoire récente retient que de ces pratiques peu orthodoxes dénoncées à la télévision dominicaine, des dirigeants des deux pays ont été juges responsables entre 1939 et 1946. Ce qui a eu comme conséquence naturelle l’incapacité des autorités haïtiennes à défendre les intérêts nationaux face à la République Dominicaine.

Dans ce cas particulier, Il est malheureux de constater qu’ à cause de cette regrettable affaire, même la solidarité officielle dominicaine lors du tremblement de terre de 2010 est mise en cause. Ainsi que la récente décoration du président Martelly par le Chef d’ État dominicain, à l’ordre de Duarte, Sanchez et Mella. Alors que la rencontre les deux hommes avait été accueillie comme une nouvelle étape positive dans les rapports haïtiano-dominicains.

Si l’on veut croire qu’ il existe une volonté politique réelle des deux Côtés de l’île, favorable à une gestion transparente de nos relations, les conséquences de ce dossier sont trop lourdes pour qu’il soit classé avec une simple note de la présidence.

Les experts en communication et relations publiques seront d’ accord que la perception généralisée est qu’ il a anguille sous roche.

De par ce fait, rien ne sera plus comme avant pour la présidence de Martelly et la gestion des relations haïtiano-dominicaines, si la honte de toute une nation n’ est pas lavée, par l’ intéressé, avec des explications détaillées et convaincantes, accompagnées d’ actions appropriées pouvant placer au-dessus de tout soupçon le chef de l’État.
 

* Président de la Fondation Zile, ancien ministre des Haïtiens vivant à l’étranger