Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 28 mars 2012 [AlterPresse] --- Une saveur acidulée, une couleur entre la terre et le sang, le tamarin, fruit du tamarinier, a la cote au Plateau central (Est/Nord-est) où les commerçants sont très attirés par sa valeur sur le marché et les habitants apprécient ses vertus.
Le tamarinier est l’un des rares arbres épargnés par le déboisement dans le département du Centre qui, comme le reste du pays, suit la piste inexorable de la dégradation écologique. Mais ceci n’est pas un hasard.
Dans les sections d’Aguahedionde rive droite, d’Aguahedionde rive gauche, et dans certaines localités de la première section de Juanaria (commune de Hinche) le tamarin est l’une des principales sources de revenus pour les paysans.
Entre la première semaine du mois de février et le début du mois de mai, la production est florissante et les travailleurs paysans débarquent en nombre important pour écouler leur produit sur le marché local.
Aujourd’hui, de plus en plus de personnes s’intéressent à la viniculture et dans les jours à venir cela pourrait influencer le prix du baril du tamarin, qui est fixé à 2500,00 gourdes (environ 60,00 USD), estime Guy Anius un producteur de vins à base de fruits naturels.
« A Hinche, la demande a même dépassé l’offre. C’est pourquoi nous sommes contraints d’ajouter quelques gourdes sur le litre de vin qui est passé de 150,00 à 200,00 gourdes », indique Anius.
Dans les zones frontalières, le tamarin est au cœur de bonnes affaires. Certains habitants de Los Cacaos, Ti Lori, Biassou (commune de Cerca-la-Source) et de Dondiégue 1 et 2 (commune de Thomassique) ne consomment pas leur tamarin, et préfèrent le vendre aux voisins dominicains.
« C’est comme la pintade et le pois congo. Nos voisins traversent souvent la frontière pour s’approvisionner en tamarin », explique Nancy Deribert, 54 ans, mère de 6 enfants, originaire de Thomassique.
Chez les petits frères et sœurs de sainte Thérèse, de Papaye, et les petits frères et sœurs de l’Incarnation, de Pandiassou (commune de Hinche), on commercialise également du vin extrait des fruits naturels, plus particulièrement le tamarin.
A Cerca-la-Source, on parle de l’or marron, en l’occurrence du tamarin, qui a permis aux familles de subvenir aux besoins de leurs enfants.
Mais surtout, le tamarin est généralement considéré comme un remède aux multiples vertus.
Jean Daniel Atonas, un jeune de 28 ans, déclare à l’agence en ligne AlterPresse que sa femme et lui consomment régulièrement le tamarin par souci de rester en bonne santé.
« Le tamarin peut nous empêcher d’être atteint par les maladies comme le cancer de la prostate, l’insuffisance rénale, mais aussi l’insomnie et les fatigues chroniques », croit Jean Daniel Atonas.
En réalité, le tamarin est réputé excellent laxatif et peut aider à lutter contre les infections. La saison bat son plein et on en profite bien des deux côtés de la frontière, car à partir de mai prochain, ce fruit sera très rare. [ro kft gp apr 28/03/2012 12 :55]