Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 21 mars 2012 [AlterPresse] --- Les agriculteurs et agricultrices dans une bonne partie du département du Centre (Est) ont commencé les travaux de semis avec la tombée des premières pluies de l’année 2012 sur la zone, constate AlterPresse.
Entre le 15 et le 17 mars particulièrement, les communes de Mirebalais (dans le bas Plateau Central) Thomonde et Hinche (haut Plateau Central) ont reçu d’importantes chutes de pluies.
Dans les localités de Ahibon, de Sapatère et de Pandiassou, Layay et Salmory, les paysans ont déjà saisi houes et machettes pour ôter les herbes et préparer leur parcelle de terre à la culture du mais et d’autres denrées alimentaires.
« Aujourd’hui, nous sommes contentes de voir ces gouttes de pluie tomber du ciel. Nous espérons que nos jardins ne seront pas détruits par la sécheresse comme cela a été le cas l’année dernière », confie Réjeanne Décius.
En compagnie de deux autres cultivatrices, Manise Pierre et Miraculé Phanor de la section de Juanaria, elle exige de la nouvelle administration politique des encadrements techniques et financiers afin qu’elles puissent avoir une production florissante.
« Ces premières gouttes de pluies ont fait bouger les mangues, je veux reprendre mes activités dans une ou deux semaines », c’est ce que souhaite Mericie Pasquette une sexagénaire originaire de Thomassique (17 kms de Hinche).
Mericie Pasquette qui pratique le commerce de mangues depuis 25 ans entre Hinche et Port-au-Prince pense profiter de la réhabilitation de la route nationale # 3 pour tirer beaucoup plus de bénéfices.
A Hinche, les habitants des quartiers réputés à risque à l’image de Site Kokoye (Cité du coco), Sully, Village Kiskeya, Village Créole, ont cependant une toute autre opinion. Ces quartiers sont particulièrement exposés aux risques d’inondation. La ville de Hinche n’est en fait pas à l’abri de grandes catastrophes que pourraient causer les crus des rivières.
« La Cité Charlemagne Péralte, où un véritable programme d’assainissement n’a jamais été mis en œuvre, ne peut en aucun cas recevoir 50 cm de pluie pendant deux heures d’affilé. Cette ville serait complètement inondée », craint pour sa part l’ingénieur agronome Axène Joachim.
Le spécialiste de l’agriculture biologique souhaite en ce sens que les responsables haïtiens fassent atterrir leur discours sur l’aménagement du territoire.
Le fleuve Artibonite qui prend sa source en République Dominicaine, voisine d’Haïti, possède de nombreux affluents dans le département du Centre, dont la Rivière Guayamouc (113 kilomètres) qui a un débit annuel de 17,9 mètres cube par seconde, selon le Bureau des mines et de l’énergie (Bme). [ro kft gp apr 20/03/2012 22:30]