P-au-P, 15 mars 2012 [AlterPresse] --- Le directeur général de l’unité de lutte contre la corruption (Ulcc), Antoine Atouriste, tient à rassurer le responsable de la télévision nationale d’Haïti (Tnh), Pradel Henriquez, que l’administration de ce dernier ne serait pas concernée par le dossier d’enquête ouvert au parquet du tribunal civil de la capitale au sujet de la télévision publique.
« Le dossier, auquel a fait référence le commissaire du gouvernement [près le tribunal civil de Port-au-Prince] est antérieur à votre administration », informe Atouriste dans une lettre responsive au directeur général de la Tnh, Pradel Henriquez, datée du 13 mars 2012 et reçue le 14 mars à la Tnh.
Le 12 mars, le nouveau directeur général de l’Ulcc, l’ancien colonel des forces armées d’Haïti (Fad’h) Antoine Atouriste, a rencontré le commissaire Jean Renel Senatus sur une meilleure collaboration des deux instances dans la lutte contre la corruption.
A cette occasion, pas moins de 14 dossiers de corruption, relatifs à des institutions publiques - dont la télévision nationale d’Haïti (Tnh), l’office national d’assurance (Ona), le fonds d’assistance économique et sociale (Faes) et la mairie de Pétionville - ont été transmis au parquet du tribunal civil de la capitale.
Dans une correspondance, transmise à l’Ulcc le 13 mars 2012, Henriquez a « sollicité des informations relatives aux poursuites judiciaires qui, selon les déclarations, du 12 mars en cours, du commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince , seront entreprises contre la Tnh ».
Le dossier, évoqué par Sénatus, a été remis au parquet du tribunal civil depuis le 19 décembre 2006. Henriquez est arrivé à la direction générale de la télévision d’État en octobre 2006.
Le 27 janvier 2012, la direction générale de la Tnh avait reçu le rapport d’enquête intitulée « Dossier Tnh », menée par l’Ulcc et diligentée par l’ex-ministre de la culture et de la communication, Olsen Jean Julien, le 18 août 2009.
Ce « rapport d’enquête est politique. Il relève d’une démarche visant à salir, à nuire et à détruire », a estimé Henriquez, dans une prise de position publique.
Les rapports entre Pradel Henriquez et son ministère de tutelle d’alors (de septembre 2008 à octobre 2009) n’ont pas été des plus harmonieux.
Pour ce qui est du dossier de corruption, qui éclabousse la mairie de Pétionville, la mairesse Claire Lydie Parent s’en lave les mains.
« Ce dossier concerne la mairie de Pétionville », certes, mais « ce n’est pas le conseil [qu’elle] dirige qui est accusé », indique Lydie Parent, présidente du conseil municipal de Pétionville contactée par l’agence en ligne AlterPresse,
« C’est une affaire pendante qui concerne le cartel de transition qui a été dirigé par Maurice Prosper avant mon arrivée à la mairie en 2006 », continue Parent.
La municipalité de Pétionville est dirigée depuis 2006 par un cartel constitué de Claire Lydie Parent, présidente, Clack Eric Louis et Françoise Michel, membres.
la municipalité de Pétionville a « toujours obtenu décharge auprès de la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca) », tient à rappeler Lydie Parent, non sans une pointe de fierté.
Claire Lydie Parent a été trois fois élue mairesse principale de la commune de Pétionville. Elle a obtenu deux mandats consécutifs en 1990 et en 1995. Aux élections de 2006, elle a pu acquérir un troisième mandat.
L’unité de lutte contre la corruption (Ulcc) est un organisme à caractère administratif, placé sous la tutelle du ministère de l’économie et des finances (Mef).
Elle a pour mission de « travailler à combattre la corruption et ses manifestations, sous toutes les formes, au sein de l’administration publique » selon l’article 2 du décret du 8 septembre 2004 la créant sous la présidence provisoire de Boniface Alexandre [2004 -2006]. [efd kft rc apr 15/03/2012 11:15]