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Haïti-Politique : L’avocat André Michel craint pour sa sécurité personnelle après une plainte de Martelly

Michel rejette la sommation de présentation d’excuses publiques...

P-au-P, 15 mars 2012 [AlterPresse] --- « Ma vie est en danger, celle de ma famille est en danger. Tout le monde surtout les démocrates … j’ai des craintes pour ma sécurité personnelle », réagit l’avocat André Michel responsable du regroupement politique ‘’ groupe 77’’ dans un entretien téléphonique accorde à l’agence en ligne AlterPresse.

Michel est sommé par le président de la république Michel Joseph Martelly de se rétracter pour des déclarations jugées diffamatoires à l’encontre de la presidence.

48 heures après la transmission de la sommation, deux hommes armés ont été remarqués dans le voisinage de son domicile, explique l’avocat Michel.

Martelly accuse André Michel d’avoir rattaché la remontée des actes de banditisme dans la capitale haïtienne à la présence, dans plusieurs zones du pays (notamment à Carrefour, municipalité dans la périphérie sud de la capitale) d’hommes armés, qualifiés de "milice rose", lesquels travailleraient pour le compte du président, selon la sommation.

André Michel affirme avoir plutôt invité les autorités à considérer la présence de ces hommes armés, en divers points sur le territoire national, dans le cadre de leurs enquêtes pour déterminer les auteurs des assassinats perpétrés ces derniers jours à Port-au-Prince.

André Michel avait un jour franc (équivalent à 3 jours ordinaires à compter du vendredi 9 mars 2012) pour présenter ses excuses au chef de l’État.

Une sommation qu’il récuse.

« Je n’ai pas d’excuses à présenter à quiconque ! Je n’ai pas d’excuse à présenter au président de la république », déclare André Michel, qui ne semble pas vouloir changer son fusil d’épaule.

« Attaque politique, atteinte à liberté d’expression, obstacle à l’opposition politique » sont quelques qualificatifs utilisées par l’homme de loi et militant politique qui voit également, dans la démarche judiciaire du président, une atteinte à sa liberté personnelle.

Puisque l’avocat ne s’est pas rétracté, alors « le conseil [juridique] du président entend enclencher la procédure », fait savoir à AlterPresse le porte parole de la présidence, Lucien Jura.

La prochaine étape dans ce dossier consisterait, pour le cabinet juridique du
président, à faire traduire l’intéressé par devant un tribunal correctionnel.

« Juridiquement, je suis prêt ! Nous sommes solides psychologiquement », évalue Michel qui dit réserver ses arguments dans « l’hypothèse d’un procès » et être bien « disposé à mener cette bataille jusqu’au bout et continuer à assumer ma responsabilité ».

« Le suivi sera fait », annonce le conseiller juridique et avocat de Martelly,
Grégory Mayard-Paul (frère de l’actuel ministre démissionnaire de l’intérieur Thierry Mayard-Paul), sans faire trop d’assertions sur la procédure qui sera mise en œuvre.

Questionné par AlterPresse sur les étapes et autres paramètres juridiques du dossier, Grégory Mayard-Paul lance « je n’aime pas plaider dans la presse ; attendons voir ».

Pour sa part, l’homme de loi et militant politique André Michel, toujours confiant, estime que cette « action n’a aucune chance d’aboutir ». [rh kft rc apr 15/03/2012 9:22]