Español English French Kwéyol

Haïti-Insécurité : Des crimes d’un « autre niveau » dans un contexte d’impunité

P-au-P, 14 mars 2012 [AlterPresse] --- Le secrétaire exécutif de la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh), Antonal Mortimé, appelle une fois de plus les autorités à améliorer les conditions de sécurité dans le pays, suite à l’assassinat de 5 personnes dans la soirée de ce 12 mars.

Les corps de 5 personnes ont été retrouvés calcinés dans la matinée du 13 mars. Selon l’une des rescapées de l’incendie, des coups de feu ont été tirés en direction de l’abri transitoire qu’elle occupait avec 7 autres membres de sa famille. Puis, un engin explosif a été lancé, causant la destruction de l’abri. Deux enfants figurent parmi les victimes.

Pour Antonal Mortimé, il n’y a « pas de mot » pour qualifier un tel crime. Il s’agit d’un « autre niveau de criminalité, un autre niveau du crime organisé en Haïti, particulièrement à Port-au-Prince », estime t-il.

Dans la journée du 12 mars, deux autres personnes avaient été tuées par
armes à feu, dont un policier.

« Ce qui nous blesse le plus dans ces cas-là c’est que les enquêtes n’aboutissent jamais... ce qui fait qu’on n’arrive jamais à savoir réellement ce qui s’est passé, qui sont les responsables et qui a planifié et exécuté ces crimes », déplore Mortimé.

Les cas de criminalité se répètent de plus en plus dans la région métropolitaine de la capitale, ce depuis la démission du premier ministre Garry Conille. Le chef de l’Etat avait pour sa part démenti toute hausse de l’insécurité se basant sur des estimations des Nations Unies.

« C’est vrai qu’il y a une insécurité généralisée actuellement dans le pays, mais c’est vrai aussi qu’il y a certains cas apparemment liés à des représailles politiques, des règlements de comptes… donc seule une enquête judiciaire peut permettre d’éclaircir », explique le secrétaire exécutif de la Pohdh.

Selon la Commission épiscopale nationale Justice et paix, la situation sécuritaire du pays était déjà sur une pente inquiétante durant les trois derniers mois de l’année 2011. Deux cent-trois personnes ont été tuées par armes à feu entre octobre et décembre, estime la commission qui a alerté également sur l’enrôlement d’enfants dans des gangs. [kft gp apr 14/03/2012 12 :06]