P-au-P, 12 mars 2012[AlterPresse] --- « Dans l’ensemble, l’état de la sécurité en Haïti est relativement stable, quoique fragile », indique le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, dans un récent rapport d’évaluation qui concerne la période comprise entre le 25 août 2011et le 28 février 2012.
Durant toute cette période, la situation de la sécurité est demeurée fragile à cause de l’éclatement de troubles civils sporadiques liés principalement à l’incertitude politique et à des revendications socioéconomiques, explique Ban Ki-moon.
Selon les chiffres de l’ONU, il n’y a pas eu beaucoup d’évolution concernant le nombre d’actes criminels comme les meurtres, les viols et les enlèvements.
De septembre à décembre 2011, les cas d’homicide enregistrés dans le pays ont chuté à 65 par mois contre 76 au cours de la période antérieure à l’examen.
Les cas de viols signalés sont tombés à 40 par mois alors qu’ils étaient de 43 lors de la période antérieure à l’étude.
Situation humanitaire critique
Des difficultés humanitaires demeurent toujours critiques en Haïti plus de deux ans après le terrible séisme de 2010, déplore le secrétaire général.
En janvier 2012, on comptait environ 515 000 habitants dans les camps de personnes déplacées, vivant dans 707 lieux d’hébergement, dont la plupart se trouvent à Port-au-Prince.
« Cela représente une baisse de 119 000 personnes (ou 19 % du total) et de 394 lieux d’hébergement par rapport à juin 2011 », mentionne le rapport.
Au cours de la période à l’examen, plus de 1,5 million de personnes, dont 1,1 million d’enfants, sont restés tributaires de l’aide alimentaire fournie par le Programme alimentaire mondial, poursuit t-il.
L’attention accordée aux besoins humanitaires critiques, notamment liés à l’approvisionnement en eau et à l’assainissement dans les camps a diminué, d’après le rapport indiquant comme cause le manque de financement.
Le rapport souligne une augmentation des difficultés humanitaires des Haïtiens due à l’épidémie de choléra, l’insécurité alimentaire et l’extrême vulnérabilité du pays aux catastrophes naturelles.
Le choléra a causé la mort de 7 025 personnes depuis son déclenchement en octobre 2010, rappelle le rapport, alors que le fléau risque de continuer à tuer au cours de cette année.
Responsablités de l’État
Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon encourage les autorités haïtiennes à ne ménager aucun effort pour lutter contre l’impunité.
Promouvoir l’éducation, fournir les services de base, un logement et une protection aux personnes déplacées suite au séisme figurent parmi des recommandations faites par Ban Ki-moon.
Il faut une plus grande présence de l’État sur toute l’étendue du territoire national incarnée par la Police nationale, un appareil judiciaire fonctionnel et une administration publique performante, préconise t-il. [emb apr 12/03/2012 00:20]