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P-au-P, 08 mars 2012 [AlterPresse] --- L’annonce officielle, ce jeudi 8 mars 2012, de la démission de trois des membres de la commission sénatoriale d’investigation sur la double nationalité, Joseph Lambert, Youri Latortue et Yvon Buissereth, laisse augurer une tournure imprévisible dans le dossier, selon les informations circulant dans la capitale politique haïtienne.
Sans faire de plus amples révélations, Lambert évoque des remous politiques imminents (unkouri) d’ici 48 heures.
Toujours-est-il que les fonctionnaires au parlement se sont vite empressés de vider les lieux, en début d’après-midi de ce jeudi 8 mars 2012, au vu du développement rapide de l’actualité politique.
Chez la population, c’est l’incertitude mêlée d’interrogations sur de possibles événements qui risquent de marquer à nouveau la vie nationale.
Une situation proche de la panique est perceptible sur plusieurs artères au niveau de la circulation automobile et piétonnière.
Dans les organismes internationaux et même dans des ambassades, le personnel de bureau est invité à regagner son domicile en milieu d’après-midi du 8 mars.
Plusieurs secteurs exhortent à la prudence et à la vigilance sur les acquis démocratiques, sérieusement menacés dans un climat de légèreté politique, d’absence de responsabilité administrative institutionnelle et de confusion.
Déjà, d’aucuns craignent des conséquences incalculables avec cette rapide détérioration de la situation politique.
Entre-temps, la presse nationale est invitée au palais national pour 4:00 pm locales (21:00 gmt), ce jeudi 8 mars 2012, en vue d’écouter le président de la république Michel Joseph Martelly sur des informations, dont la teneur n’est pas précisée par le service de communication de la présidence.
Cette invitation expresse surprend et survient dans un contexte d’attente sur la transmission, au bureau du sénat, des résultats de l’investigation de la commission sénatoriale sur la double nationalité..
Pourquoi un point de presse aussi rapide, alors que, depuis le lundi 5 mars 2012, Martelly avait plusieurs moments de donner des informations pertinentes (sur la gestion publique et autres) dans le cadre de travaux d’inauguration et d’échanges avec des officiels étrangers ?
Quels éléments nouveaux de conjoncture existe-t-il ? De tels éléments sont-ils susceptibles d’exiger une présentation immédiate devant la presse ?
Il faut attendre le point de presse de ce jeudi 8 mars pour obtenir des réponses appropriées.
Autre fait de conjoncture, en plus de la désignation d’un nouveau premier ministre (Laurent Lamothe, soupçonné de détenir une nationalité autre qu’haïtienne) : un nouveau voyage en Haïti, depuis le mercredi 7 mars, de l’ancien président étasunien William Jefferson (Bill) Clinton, qui serait de passage dans le pays avec des investisseurs internationaux.
La semaine dernière, Cheryl Mills, une émissaire de la secrétaire d’État américaine Hillary Roddham Clinton, a insisté sur l’attachement des États-Unis d’Amérique aux valeurs démocratiques au cours d’une mission en Haïti.
Plusieurs autres personnalités internationale d’envergure ont également visité le pays dans ce contexte de crise, parmi lesquelles le commissaire européen de développement, Andris Piebalgs.
Le haut fonctionnaire européen a mis en garde contre la persistance de la situation d’instabilité, de nature à compromettre les initiatives de reconstruction avec l’appui de la communauté internationale.
Depuis la prise de fonction de Martelly, le 14 mai 2011, Haïti peine à se doter d’une administration politique stable.
Après 5 mois de vide gouvernemental, un gouvernement a été finalement constitué le 18 octobre 2011. Mais, le premier ministre Garry Conille a dû se démettre 4 mois plus tard (le 24 février 2012), dans une ambiance de mésentente avec la présidence et sans avoir pris ses marques.
Martelly a fait choix, depuis le 1er mars 2012, d’un nouveau premier ministre, Laurent Lamothe (actuel ministre démissionnaire des affaires étrangères), dont le dossier semble complexe, étant donné qu’il fait l’objet de l’investigation de la commission sénatoriale sur la double nationalité et qu’il n’aurait pas séjourné en Haïti durant 5 années consécutives (comme le stipule la Constitution du 29 mars 1987). [gp rc apr 08/03/2012 15:00]