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Haïti-Ecoute téléphonique : Le Conatel et les operateurs nient et veulent des excuses

P-au-P, 8 mars 2012 [AlterPresse] --- Le directeur général du Conseil national de télécommunication (Conatel), Jean Marie Guillaume s’est défendu de toute implication de son institution dans l’éventuelle mise sur écoute des téléphones de parlementaires haïtiens, lors d’une conférence de presse ce 8 mars.

Guillaume s’est adressé à la presse en compagnie de tous les acteurs impliqués dans le domaine de la téléphonie mobile en Haïti.

Cette conférence survient alors que la veille certains sénateurs ont affirmé qu’ils soupçonnaient fortement qu’ils avaient été mis sur écoute téléphonique.

Dieuseul Simon Desras souligne que « c’est une atteinte à la liberté d’expression. En ce sens une enquête est en cours pour vérifier quels sont les secteurs à la base de ces malversations ».

Cependant, le directeur de le Conatel, Jean Marie Guillaume, soutient que « c’est une accusation extrêmement grave, car le Conatel n’a pas le droit d’espionner avec la complicité d’un opérateur quel qu’il soit, cela risque d’avoir des conséquences au niveau de la justice ».

Depuis qu’il a obtenu ce poste, le directeur soutient qu’il n’a jamais entendu parler d’une campagne d’espionnage, surtout au niveau du Conatel et des téléphonies mobiles.

« Au point de vue technique, le Conatel n’a pas d’équipement qui puisse lui permettre d’espionner les téléphones. Une telle action demanderait que le Conatel ait un protocole d’accord ou une compromission avec les operateurs téléphoniques », poursuit le directeur général Jean Marie Guillaume.

A tour de rôle tous les directeurs des compagnies de téléphonies mobiles ont affirmé qu’ils n’étaient pas impliqués dans cette affaire d’espionnage. La compagnie Voila a fait les mêmes déclarations dans une correspondance.

« Aucun operateur n’a le droit de faire ce genre de choses sur le système, non seulement ça coûte très cher, soit plus de cinq millions de dollars, mais également la législation haïtienne ne le permet pas », explique Maarten Boute, de la Digicel.

Par contre, Boute reconnait que « la possibilité pour qu’une telle chose arrive est inévitable à cause des logiciels qui sont accessibles sur internet au prix de 50 dollars américains », et qui une fois installés sur le portable d’un utilisateur permettent à une autre personne d’avoir accès à ses conversations.

« Si vous voulez avoir votre téléphone en sécurité, il suffit de mettre une clef sur votre téléphone portable. Surtout si vous avez un black Berry, un smart phone, ou n’importe quelle marque », suggère le patron de Digicel Haïti.

Pour sa part, le directeur du Conatel dit souhaiter que les accusateurs fassent preuve de « grandeur d’âme » et adressent leurs excuses. [jep apr 8/03/12 14 :10]