P-au-P, 5 mars 2012 [AlterPresse] --- Des familles sinistrées au Champ de Mars, principale place publique de la capitale de Port-au-Prince, qui commencent à partir du camp se plaignent de la lenteur du processus de relocalisation dans le cadre du projet baptisé 16/6, initié en août 2011 par la présidence.
Des bâches déchirées, des morceaux de bois et tôles, des petits lots de détritus sont éparpillés dans les coins et recoins des endroits vidés.
Plusieurs familles logeant les places de Catherine Flon, Toussaint Louverture et du Marron inconnu ont ramassé leur pénates. D’autres, attendent encore de trouver une maison à louer pour partir.
Les prochaines opérations toucheront notamment les places Henry Christophe et Alexandre Pétion, selon les informations recueillis par AlterPresse.
Pour leur relocalisation, trois options sont offertes à ces familles sinistrées. D’abord, la réparation des maisons endommagées ; ensuite, la reconstruction des maisons détruites, et finalement l’octroi de vingt mille gourdes aux familles qui souhaitent ou ne peuvent que louer un logement.
Les familles en attente disent avoir des difficultés de trouver un logement à cause de la lenteur des procédures administratives qui découragent les propriétaires de maisons.
« Ce sont les mauvaises conditions de vie qui obligent les familles sinistrées à laisser la place mais ce n’est pas parce qu’elles sont satisfaites de leur relocalisation », commente, pour sa part, Rony Junior Jeanty.
Les actes de viols et de vols, la destruction de tentes par des bandits et des intempéries sont des motifs de départ avancés par Jeanty.
Par ailleurs, Jean, un autre sinistré, fait savoir qu’avec le départ de certaines familles et la destruction de leurs abris, les autres familles sont rendues vulnérables à l’insécurité, car la petite communauté qui s’était constituée se réduit.
La présence des voleurs et des individus armés est devenue plus fréquente dans le camp, ajoute t-il.
Pour cela, des brigades de nuit sont mises en place pour sécuriser la place de Catherine Flon, indique t-il, en précisant que les rares patrouilles de la police ne suffisent pas.
Le délai de relocalisation des familles sinistrées du camp du Champ de Mars, prévu pour mars 2012, a été annoncé le 11 janvier 2012 par le président Michel Martelly, en présence de la ministre canadienne de la coopération internationale, Beverly J. Oda.
Jusqu’à récemment, 5000 familles soit vingt mille personnes vivaient au Champ de Mars. [emb kit gp apr 05/03/12 12:40]