P-au-Prince, 2 mars 12 [AlterPresse] --- Plusieurs des familles sinistrées du camp du Champ de Mars, principale place publique de Port-au-Prince, on commencé à vider les lieux qu’ils occupaient depuis le terrible séisme du 12 janvier 2010 qui a fait 300.000 morts, 300.000 blessés et 1,2 million de sinistrés.
Des espaces auparavant occupés de ce vaste camp de sinistrés se vident peu à peu dans le cadre d’une opération de relocalisation appuyé par le projet intitulé 16/6, a constaté AlterPresse.
Le projet 16/6 vise à encourager le relogement des familles déplacées de 6 camps de la capitale dans leurs quartiers d’origine (16 quartiers).
Toutefois, des familles se disent insatisfaites des vingt mille gourdes promises par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) en vue de leur relocalisation.
Jusqu’à récemment, 5000 familles soit vingt mille personnes vivaient au Champ de Mars.
D’ici la fin de ce mois de mars les sinistrés devront laisser le Champ de Mars, avait annoncé le 11 janvier 2012 le président Michel Martelly, en présence de la ministre canadienne de la coopération internationale, Beverly J. Oda.
L’opération reçoit le soutien de la coopération canadienne.
Selon le coordinateur des projets de retour de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), Fitzgerald Emmeth, trois options sont offertes à ces familles, dont la réparation ou la reconstruction de leurs maisons.
Pour celles qui n’ont pas de maisons, un montant de vingt mille gourdes est prévu pour leur venir en aide en vue de louer un logement pour un an. Mille gourdes y seront ajoutées pour les frais de transports.
Plusieurs de ces sinistrés ont déjà initié, sans succès, des démarches pour trouver un logement, car la modique somme promise ne correspond nullement aux prix pratiqués actuellement sur le marché du logement.
Polo Hermann, père de trois enfants, pense que le tout n’est pas de relocaliser les sinistrés, mais il faut aussi mettre des moyens économiques à leur disposition pour qu’ils puissent vivre et continuer à payer le loyer.
Critiquant les conditions de vie infrahumaines dans le camp, Hermann espère le plus vite laisser cet espace souhaitant que l’état lui donne un emploi en vue de subvenir à ses besoins.
Pour sa part, Gina Pierre explique qu’elle sera contrainte de s’associer à une amie dans la perspective de mettre ensemble leur argent pour l’affermage d’un logement dont le montant dépasse vingt mille gourdes.
Pierre demande au gouvernement haïtien de lui donner aussi des moyens financiers en vue de mener des activités commerciales qui lui permettront de subsister.
De son coté, Carlos Jean Charles estime que cet argent ne servira qu’à permettre à une famille de louer une maison dans les zones à risque de la périphérie de la capitale.
Environ 3,500 familles, soit 7 mille personnes, qui se trouvaient dans d’autres camps de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, sont déjà revenues dans leurs quartiers, entre août 2011 et janvier 2012 dans le cadre du projet 16/6. [emb gp apr 02/03/2012 00 :55]