P-au-P, 1er mars 2012 [AlterPresse] --- Dans une déclaration commune datée du 27 février 2012, plusieurs organisations haïtiennes, y compris de défense de droits humains, invitent les différentes composantes de la société à faire preuve de vigilance pour la conservation des acquis démocratiques de 1986 suite aux dérives comportementales du président Michel Joseph Martelly
Dans ce document dont a pris connaissance AlterPresse, les organisations signataires demandent à « toutes les couches de la population et aux différentes catégories sociales, à faire preuve de vigilance, afin de préserver les acquis de 1986 et les chances pour le peuple haïtien de sortir véritablement de la misère et du sous-développement ».
Elles affirment assister « à une remise en question des règles du jeu démocratique », susceptible d’entraîner « une crise aux conséquences imprévisibles » et « un ensemble de dérives qui menacent dangereusement les acquis démocratiques, consacrés par la Constitution de 1987 ».
Et, de fait, les autorités des différents pouvoirs, notamment l’exécutif, sont appelés à se ressaisir et à assumer leurs responsabilités dans le respect des normes constitutionnelles.
Parmi les actes menaçant la nation, figurent le renvoi de 14 conseils municipaux sans considération des normes constitutionnelles, le fait que le président de la république n’a adopté aucune décision quant à la publication ou non de la Constitution amendée en mai 2011, la non-organisation des élections sénatoriales et locales (pour renouveler le 1/3 du sénat -dont le mandat prendra définitivement fin au mois de mai 2012 - et les conseillers des administrations municipales et de sections communales).
Autres dangers, évoqués par les organisations signataires, sont les attitudes déplacées du président Martelly qui refuse catégoriquement de soumettre ses documents de voyages à une commission sénatoriale chargée d’enquêter sur la nationalité des membres de l’exécutif et l’agressivité de Martelly face à la presse.
Le « dysfonctionnement pour des raisons douteuses » du pouvoir exécutif, avec la démission du premier ministre Garry Conille après 4 mois de fonctionnement, est également assimilée à une source d’intimidation pour l’avenir du pays.
Dans ce contexte, suite au constat de « plusieurs accrocs à la Constitution », lesquels « maintiennent le pays dans une situation d’incertitude », un groupe de sénateurs haïtiens ont déjà élaboré une proposition de résolution déterminant l’attitude que le parlement devra adopter vis-à-vis de Martelly et demandant au président du sénat, Dieuseul Simon Desras, de « surseoir à toutes consultations avec le président de la république (…) » en vue de la nomination d’un nouveau premier ministre. [rh rc apr 1er/03/ 2012 1:55