P-au-P, 28 févr. 2012 [AlterPresse] ---Des étudiantes et étudiants de l’université d’État d’Haïti (Ueh) exigent, de la présidence politique en Haïti, le respect de cette institution publique, suite aux violences survenues à la faculté d’ethnologie (Fe) le vendredi 17 février 2012.
Ils dénoncent le comportement de Michel Joseph Martelly qui a tenté d’entrer à la faculté d’ethnologie sans s’annoncer, dans une lettre ouverte dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Tandis que des étudiants ont été blessés, des pare-brise de plusieurs véhicules, garés dans la cour de la faculté ainsi que celle du bureau national d’ethnologie (Bne), ont été saccagés à l’occasion.
Comme le stipule l’article 34 de la Constitution du 29 mars 1987, « hormis les cas de flagrant délit, l’enceinte des établissements d’enseignement est inviolable. Aucune force de l’ordre ne peut y pénétrer qu’en accord avec la direction desdits établissements », rappellent les étudiants signataires de la lettre ouverte en date du 25 février 2012.
« Seuls les ennemis de la démocratie ne respectent pas les institutions et les valeurs démocratiques dans un pays qui a fait le choix d’un régime démocratique », font-ils valoir à l’intention du chef de l’État.
S’inquiétant de la manière dont le président de la république gère le pays, les étudiants signataires de la lettre ouverte assimilent l’attitude de la présidence à une éventuelle tentative de mise en place d’un régime dictatorial, où seul le clan Martelly aurait la voix au chapitre.
« Qu’importe la raison, nous n’accepterons pas que vous piétiniez l’autonomie et l’indépendance de l’université [d’État], comme celles de plusieurs autres institutions », annoncent ces étudiants.
En moins d’un an (entre mai 2011 et février 2012), le président Martelly a été à l’origine de plusieurs conflits avec notamment le bureau du premier ministre, le parlement, la presse et l’Université d’État.
« Il n’est pas trop tard pour vous conformer à votre statut de président », conseillent t-ils à Martelly.
Le rectorat de l’Université d’État d’Haïti (Ueh) a également déploré les violences qui ont suivi la défilé carnavalesque, conduit par Martelly le 17 février 2012, de la zone du Canope Vert (à l’est de la capitale) jusqu’au Champ de Mars (aux abords de la faculté d’ethnologie et à proximité du palais présidentiel au centre de Port-au-Prince).
Ces violences, enregistrées au moment où se tenait un colloque à la faculté, « auraient pu, sur un plan international, déboucher sur des incidents diplomatiques graves », indique le rectorat. [emb kft rc apr 28/02/2012 8:52]