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Haïti-Droits humains : La Pohdh interpelle les autorités sur de nombreuses violations…

à la veille de l’examen périodique universel (Epu), le 16 mars 2012 à Genève

Reconnaissance de la cour pénale internationale, la ratification de la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, vote de lois d’application sur les droits économiques, sociaux et culturels figurent parmi les recommandations de la plateforme des organisations haïtiennes de droits humains…

P-au-P, 27 févr. 2012 [AlterPresse] --- La plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh) a présenté, le 24 février 2012, certaines recommandations autour de la prise de position d’Haïti aux débats généraux du conseil des droits humains dans le cadre de l’examen périodique universel (Epu) à Genève (Suisse) le 16 mars prochain.

La Pohdh entend informer et encourager l’État haïtien à accepter le maximum de recommandations, dont la reconnaissance de la cour pénale internationale, la ratification de la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

La convention internationale sur la protection des droits de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles, le protocole facultatif à la convention relative aux droits de l’enfant, qui concerne la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, sont aussi sur la liste des conventions à adopter en Haïti.

La Pohdh recommande au parlement de voter la loi sur l’éducation, des lois d’application sur les droits économiques, sociaux et culturels. La plateforme des organisations haïtiennes de droits humains demande au gouvernement d’implanter un ministère des droits humains, chargé d’appliquer les recommandations du conseil des droits humains de l’organisation des Nations Unies (Onu).

Considéré comme une feuille de route pour les États membres de l’Onu, l’examen périodique universel a pour objectif d’accompagner les États dans le respect de leurs obligations en tant que membres de la grande famille des Nations Unies.

Or, « le président [Michel Joseph] Martelly a mis dans ses priorités l’État de droit, pourtant c’est le contraire dans la réalité », signale le secrétaire exécutif de la Pohdh, Antonal Mortimé.

En guise d’exemples, le fonds national de l’éducation (Fne) a été créé sans un cadre légal, le budget national n’est pas encore voté par les deux branches du parlement jusqu’à date (fin février 2012). Le budget de l’université d’État a été réduit de plus de la moitié, alors que la présidence affirme mettre l’éducation en priorité dans les actions de la nouvelle administration politique, énumère la Pohdh.

« L’une des caractéristiques de l’État de droit, c’est le changement régulier du personnel politique selon le vœu de la Constitution [du 29 mars 1987]. Mais, le président vient de passer près de dix mois [depuis le 14 mai 2011] et le gouvernement près de quatre mois [depuis le 18 octobre 2011] sans jamais parler d’élections sénatoriales ».

« Dans l’État de droit, ce n’est pas un système présidentialiste qui est établi, mais de préférence un équilibre entre les trois pouvoirs. Or, jusqu’à maintenant, le conseil supérieur du pouvoir judiciaire n’est pas encore mis sur pied », ajoute la Pohdh.

Le 13 octobre 2011, Haïti a passé l’examen Périodique Universel devant le conseil des droits humains des Nations Unies.

C’était l’occasion pour les quarante-sept (47) États membres du conseil de produire des recommandations aux dirigeantes et dirigeants d’Haïti, en vue, notamment, de renforcer le cadre légal en matière du respect et de la protection des droits humains dans le pays.

Un ensemble de 136 recommandations a été soumis à l’État haïtien.

Faute de la présence des hautes autorités des trois pouvoirs de l’État Haïtien, le conseil a renvoyé les débats généraux sur la situation d’Haïti pour le 16 mars 2012. [jep kft rc apr 27/02/2012 8:40]