P-au-P, 23 févr. 2012 [AlterPresse] --- Le représentant du secrétaire général de l’organisation des Nations-Unies en Haïti (Onu), Mariano Fernandez exprime les préoccupations de la mission des Nations unies de stabilisation en Haïti (Minustah) – qu’il dirige - quant au retard, enregistré pour la réalisation des élections locales, municipales et sénatoriales dans le pays,
« Nous sommes aussi très préoccupés par le retard, pris pour l’organisation des élections locales, municipales et sénatoriales, qui constituent une exigence constitutionnelle », affirme Fernandez lors d’une rencontre avec la presse, ce jeudi 23 février 2012.
La tenue de ces élections, sans retard, « peut contribuer au renforcement des institutions démocratiques et sociopolitiques autour des priorités du gouvernement », estime le diplomate chilien, chef civil de la Minustah.
Depuis le mois de novembre 2011, un scrutin devait avoir lieu pour remplacer 1/3 du sénat haïtien (soit 10 sénateurs sur 30) au deuxième lundi du mois de janvier (2012) et permettre de renouveler les autorités municipales et locales, c’est-à-dire 140 conseils (de 3 membres) d’administration municipale et 560 conseils (de 3 membres) d’administration de sections communales.
« Nous sommes certains que l’ensemble de la communauté internationale partage notre avis », ajoute Fernandez, qui voit, dans la réalisation de ces scrutins, un des segments prioritaires pour que l’année 2012 soit un véritable tournant pour Haïti au plan de la reconstruction de la croissance économique, de l’investissement et du renforcement des institutions politiques, ainsi que de la gestion publique..
L’adoption par le parlement du budget national (2011-2012), l’élaboration d’un agenda législatif consensuel et la publication de la constitution amendée (à date très controversée) sont d’autres facteurs soulignés comme importants par le haut fonctionnaire de l’Onu.
Mariano Fernandez considère les différends entre l’exécutif et le parlement comme une série « de crises à répétition entre les pouvoirs exécutif et législatif qui minent le bon fonctionnement des institutions ainsi que le processus démocratique ».
« L’impasse politique et la paralysie institutionnelle, entre le gouvernement, le parlement et le président, ne reflètent pas les engagements qui sont pris vis-à-vis du peuple haïtien. Elles ne sont pas de nature à créer les conditions nécessaires pour la relance de l’économie et la consolidation de la démocratie . », signale Fernandez.
Quant à la réhabilitation des forces armées d’Haïti (Fad’H), le diplomate onusien a tenu à rappeler la position rendue publique par une délégation du conseil de sécurité de l’Onu, au moment de leur visite en Haïti vers la mi-février 2012.
« Nous affirmons que le choix de récréer ou non une seconde force en Haïti est une décision légitime, est une décision souveraine. Toutefois, cette initiative ne doit pas se faire au détriment du développement des capacités et des effectifs de la police nationale d’Haïti (Pnh) », avance le représentant permanent de Ban Ki Moon en Haïti. [rh rc apr 23/02/2012 16:15]