Correspondance Joseph Serizier
Cayes, 20 févr. 2012 [AlterPresse] --- Des dizaines de milliers de personnes, venant de divers départements d’Haïti et de l’étranger, ont pris part au premier jour gras (dimanche 19 février 2012) du carnaval haïtien, organisé pour la première fois aux Cayes, troisième ville du pays à environ 200 km au sud de la capitale, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Les officiels, des touristes, des journalistes étrangers et haïtiens ont été remarqués au lancement de ce rendez-vous culturel annuel, émaillé de quelques incidents qui n’ont pas troublé la fête.
Le président Michel Martelly a donné le coup d’envoi du premier jour gras du carnaval national qui se déroule autour du thème : « Ayiti ap dekole ; Okay pran douvan » (Haïti décolle ; Les Cayes font le premier pas).
Le président circulait tantôt à motocyclette, tantôt à pied sur le parcours, où les carnavaliers ont attendu très tard le soir avant de voir les premiers chars musicaux et allégoriques.
Des écoles de danse, des clubs de jeunes, des bandes à pieds, 18 groupes musicaux et 11 chars allégoriques ont défilé sur environ 2 kilomètres. Le cortège est parti de la rue Toussaint Louverture-Gabions (au sud de la ville) pour se rendre jusqu’au boulevard des Quatre chemins.
Seulement 3 groupes musicaux du Sud ont eu la chance de participer au défilé au cours de la première journée, ce qui risque de ne pas être différent les autres jours.
Des groupes pro-Martelly ont brandi des pancartes pour adresser des messages aux parlementaires qui, selon eux, empêchent leur président de travailler.
Parallèlement, sur certains murs de la ville, plusieurs slogans hostiles au chef de l’État sont remarqués. L’un d’entre eux qualifie Martelly d’ « ennemi du peuple » et de « domestique des bourgeois » ( Martelly lenmi pèp, tchoul boujwa - Aba Martelly).
Le secteur privé des Cayes est représenté dans le cortège par un seul char allégorique. Les 10 autres présentent des entreprises privées ou des institutions publiques dont les sièges centraux sont établis à la capitale.
Sur le plan organisationnel, des agents sensibilisateurs véhiculant des messages de paix ont été mobilisés. Les structures sanitaires ont été renforcées et des équipes mobiles et fixes ont été constituées afin de prodiguer des soins aux éventuels de blessés.
Coté sécurité, la police nationale d’Haïti (Pnh) a visiblement augmenté son effectif dans le Sud. Des agents de l’ordre ont assuré une présence constante sur tout le parcours.
Plusieurs interpellations ont été effectuées et des armes à feu saisies, a confié une source policière à AlterPresse.
Des cas de blessés et d’accidents de la circulation ont aussi été enregistrés, selon cette même source.
Le trésor public a décaissé 50 millions de gourdes (US $ 1.00 = 42.00 gourdes ; 1 euro = 61.00 gourdes aujourd’hui) pour l’organisation des festivités. Les débours ont été considérables au niveau du secteur privé, selon ce qui a pu être observé.
Des retombées économiques sont attendues aux Cayes, où plus aucune chambre n’est disponible. Un bateau-hôtel a accosté sur le wharf, a-t-on constaté.
Ce carnaval est l’occasion pour les Cayes de vendre leurs potentialités culturelles et touristiques, a fait savoir un des représentants de la ville au sein du comité national.
Il s’est félicité pour le déroulement du premier jour gras, « malgré certaines faiblesses liées à des contretemps ». [js gp apr 20/02/2012 10:00]