P-au-P, 18 févr. 2012 [AlterPresse] --- De nombreux carnavaliers se ruent vers les Cayes (Sud) où se déroulent les festivités pour la première fois cette année (du 19 au 21 février 2012), alors que, de plus en plus, il se confirme que la capitale Port-au-Prince restera orpheline d’une fête qu’elle a hébergée sans discontinuer depuis des dizaines d’années.
La ville des Cayes bourdonne d’activités et il est difficile de circuler dans les rues, envahies par de nombreux fêtards venus de plusieurs départements (géographiques) du pays et de l’étranger, confirme le correspondant sur place d’AlterPresse.
Depuis plusieurs jours, les hôtels du département du Sud affichent complet et des riverains ont accueilli, chez eux, des proches où des amis venus d’ailleurs.
A quelques heures du début des festivités, dans la gare routière du Sud (Portail Léogane, Port-au-Prince), des gens tentaient de trouver des places à bord d’autobus assurant le trajet vers Les Cayes, a observé AlterPresse.
Difficile pour certains passagers d’obtenir un ticket sur une ligne confortable de véhicules climatisés, rapidement débordés. Mais, patience à l’intérieur de la salle de réservation, où certains parviennent à gagner le « sésame ».
D’autres n’auront pas le choix de s’engouffrer dans des véhicules beaucoup moins confortables, qui sont remplis en un rien de temps.
Attention aux pickpockets. La sécurité est apparemment relâchée. Peu de policiers sont remarqués dans les parages.
La police a-t-elle prévu un dispositif particulier pour assurer la sécurité routière ? Aucune annonce officielle.
Entre-temps, des marchands ambulants en profitent pour offrir leurs produits aux voyageurs, des Haïtiens, étrangers, jeunes filles et garçons munis de leurs sacs à dos.
Certaines vendeuses se plaignent déjà du fait de devoir rester à Port-au-Prince, où les affaires ne seront pas florissantes cette année.
Dans un communiqué, l’administration municipale de Port-au-Prince indique avoir « demandé aux services de sécurité publique et de protection civile, en signe de solidarité avec les carnavaliers, de mettre en place des unités d’accompagnement pour les acteurs sur les parcours qu’ils auront décidés, particulièrement le Champ de Mars ».
Le maire de la capitale, Muscadin Jean Yves Jason, s’est plaint dans la presse de ne pas avoir reçu un sou du ministère de l’intérieur pour le carnaval.
Dans une note transmise à AlterPresse, le ministre de l’intérieur, Thierry Mayard Paul, avise que « contrairement aux années antérieures », son administration « n’a reçu aucun fonds pour les festivités carnavalesques de 2012 ». [jep gp apr 18/02/2012 17:10]