P-au-P., 16 février 2012 [AlterPresse] — Le premier ministre Gary Conille a soumis au sénat, ce jeudi 16 février, ses documents de voyage dont quatre passeports, suite à la convocation de la commission sénatoriale chargée d’enquêter sur la nationalité des membres de son gouvernement.
Le passeport diplomatique de Conille ne figure pas parmi les pièces qui ont été remises à la commission.
Vingt quatre heures avant le rendez-vous fixé par le sénat, le Conseil des ministres a décidé, selon la présidence, que les membres du gouvernement ignoreraient la demande de la commission du sénat de lui soumettre leurs documents de nationalité. Au contraire, le premier ministre a demandé à ses ministres de collaborer avec la commission.
A part Garry Conille, seul le secrétaire d’Etat à la production animale, Michel Chancy, a répondu à cette convocation, mais sans les documents de voyage exigés.
Après le dépôt de ses propres documents, le premier ministre affirme qu’il va s’informer auprès des membres de son gouvernement des raisons les empêchant de répondre à la convocation avant de prendre une décision à ce sujet.
« Nous ne pouvons pas tirer de conclusions hâtives », ajoute t-il.
Toutefois, les difficultés ont été prévisibles, déclare Conille, reconnaissant qu’en démocratie il existe des moments de contraintes qu’il faut gérer.
En la circonstance, le sénateur de l’Ouest, Steven Benoit qualifie l’absence des membres du gouvernement de rébellion vis-à-vis du sénat et du premier ministre.
Il rappelle que neufs des membres du gouvernement avaient déjà soumis leurs pièces à la commission sénatoriale.
« Est-ce que le premier ministre est le chef du gouvernement, qu’est ce qu’il gouverne », s’interroge le sénateur.
Pour sa part, le sénateur du Nord, Moise Jean Charles, pense que l’absence des ministres convoqués résulterait de manœuvres orchestrées par le président Michel Martelly afin de renverser le gouvernement.
L’éventuel refus des ministres de soumettre leurs documents de voyage à la commission du sénat chargée d’enquêter sur leur nationalité risque d’engendrer l’instabilité et une crise institutionnelle, estiment des responsables politiques.[emb gp apr 16/02/12 15:10]