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Haïti-Université/Elections : Flou et confusion à l’UEH

P-au-P, 16 fév. 2012 [AlterPresse] --- Le processus électoral pour le renouvellement du Conseil exécutif (rectorat) du Conseil de l’université d’Etat d’Haïti (Ueh) est entouré de flou et de confusion depuis la tenue du scrutin du 10 février 2012 à l’annexe du rectorat situé à Pacot (secteur sud-est de Port-au-Prince), constate l’agence en ligne AlterPresse.

De ce vote, le professeur Jean Vernet Henry, candidat au poste de recteur, a obtenu 14 voix des 18 exprimées ; Fritz Deshommes, concurrent unique au vice-rectorat à la recherche, a eu la totalité des votes ; Ronald Jean-Jacques avec 11 voix sur 18 est devenu vice-recteur aux affaires académiques.

Les délégués d’étudiants mécontents ont laissé la salle de vote. Plusieurs autres représentants d’entités n’ont pas participé au suffrage.

Depuis lors, un flou opaque, une situation de confusion quasi-générale règne à l’Ueh.

Un Conseil exécutif à l’Ueh ?

Les délégués d’étudiants representant 1/3 du Conseil de l’Ueh considèrent que « ces élections sont nulles et non avenues » et proposent tout simplement, au Conseil de l’université de « revenir immédiatement sur ces résultats », dans une note publique du 13 février 2012.

Dans une lettre adressée aux « autres membres de la Commission centrale électorale » (Cce) en date du 11 février 2012, Woodginy Etienne, étudiant membre de cette entité, appelle ses collaborateurs à ne pas être « les responsables d’une crise au sein de l’UEH avec un pouvoir illégitime. »

Plus loin Etienne invite la CCe à « prendre la meilleure décision qui n’est autre que la réorganisation de la journée électorale dans un bref délai ».

Anselme Rémy, représentant des professeurs de la Faculté des Sciences Humaines (Fasch), dans un courriel-réponse adressé à Woodginy Etienne et tous les membres du Conseil de l’université croit que l’Ueh traverse une « conjoncture malheureuse » due aux élections du 10 février qu’il qualifie de « frauduleuses »

Dans ce même courriel, Rémy parle du professeur Jean-Vernet Henry comme « ex-recteur ».

« Après l’annulation des élections du 3 février dernier, le Conseil de l’université n’a pas songé à renouveler la prolongation du mandat du Conseil exécutif, ce qui leur a valu la caducité de leur mandat dès la fin de cette journée du 3 février 2012 », écrit Etienne dans sa lettre à la commission électorale.

Une note signée de plusieurs professeurs de l’Ueh datée du 15 février 2012, réclame « l’annulation de l’acte du 10 février 2012 pour irrégularité grave ».

Les professeurs invitent « le Conseil de l’Université à se pencher sur l’organisation d’élections crédibles et légitimes dans un délai raisonnable ».

Dans une lettre adressée à la Cce et au Conseil de l’Ueh, Roger Jean Charles, candidat au poste de recteur, demande à ces instances de « déclarer les élections du 10 février 2012 nulles et non avenues ». Il évoque des violations des dispositions transitoires et de la charte électorale.

Le Conseil de l’Université est formé de 33 membres dont 11 étudiants, 11 professeurs et 11 responsables d’entités. A ces 33 s’ajoutent le Conseil exécutif composé de 3 membres (1 recteur et 2 vice-recteurs).

L’article 52 de la charte électorale stipule que « les élections … ne peuvent se tenir qu’après que le président du Conseil de l’université, une fois la séance déclarée ouverte, aura constaté le quorum des deux tiers (2/3) des électeurs, soit 24 ».

Le scrutin du 10 février 2012 n’a eu lieu « qu’avec la présence de 16 représentants des entités de l’Ueh, de monsieur Jean-Vernet Henry et de monsieur Fritz Deshommes », souligne la note du 15 février 2012 des professeurs de l’Ueh.

D’autre part, « nous aurions pu remarquer certains vices de formes lors du déroulement des élections au cours desquelles le bureau d’âge n’a pas effectivement été constitué » a expliqué Woodginy à ses pairs de la Cce. [efd gp apr 16/02/2012 13:00]