P-au-P, 15 fév. 2012 [AlterPresse] --- L’éventuel refus des ministres du gouvernement de soumettre leurs documents de voyage à la commission du sénat chargée d’enquêter sur leur nationalité risque d’engendrer l’instabilité et une crise institutionnelle, selon des responsables politiques interrogés par AlterPresse
La présidence informe que le Conseil des ministres a décidé que les membres du gouvernement ignoreront la demande de la commission du sénat de lui soumettre leurs documents de nationalité. Au contraire, le premier ministre Garry Conille demande à ses ministres de collaborer avec la commission.
Le principal dirigeant de la Confédération Unité Démocratique (KID), Evans Paul, pense que si ce bras de fer persiste, cela risque d’entrainer un dysfonctionnement des institutions et un ralentissement dans l’avancement des dossiers liés notamment à la question du budget.
En outre, il peut même conduire à l’interpellation de ministres et à un changement de gouvernement, fait savoir le chef de la KID.
La position de la présidence entre en conflit avec la démarche de la commission d’enquête sur la double nationalité, selon Paul qui rappelle le rôle du sénat consiste à contrôler, interpeller et renvoyer le premier ministre.
Le refus des ministres de soumettre les documents réclamés par la commission parlementaire chargée d’enquêter sur leur nationalité est un stratagème de la présidence en vue d’aboutir à un vote de censure du gouvernement, commente, pour sa part, le coordonnateur général de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), Sauveur Pierre Etienne.
Selon lui, l’actuelle situation pourrait faire l’affaire de Martelly et de ses alliés au sénat, qui mettrait Garry Conille dans une situation difficile.
En même temps, « le président Michel Martelly doit faire attention (…) pour ne pas adopter une position contraire à la constitution en restant au dessus de la mêlée dans cette affaire », avertit le responsable de l’OPL.
Cette situation peut déboucher sur une crise institutionnelle aigue, présage Sauveur Pierre Etienne.
Un ultimatum de deux jours a été lancé aux ministres du gouvernement pour le dépôt de leurs dossiers de voyage à la commission sénatoriale d’enquête.
Dans le cas contraire, des actions d’interpellation seront envisagées, indiquent des parlementaires. [emb gp apr 15/02/2012 15 : 55]