P-au-P, 15 févr. 2012 [AlterPresse] --- Le Comité démocratique haïtien en Argentine demande le retrait de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) à cause des nombreuses exactions commises sur les Haïtiennes et Haïtiens, apprend AlterPresse.
Dans deux lettres ouvertes adressées respectivement aux gouvernements uruguayen et argentin, le coordonateur du Comité, Henry Boisrolin, fustige la Minustah pour les répressions, persécutions et assassinats orchestrés contre les leaders populaires, des militants sociaux, des gens ordinaires qui luttent pour leurs droits, dans la lettre ouverte aux membres du gouvernement uruguayen.
Boisrolin critique, entre autres, le viol commis par les soldats uruguayens sur un jeune haïtien à Port-Salut.
Par ses actes causant tant de dégâts, la Minustah - avec la participation des troupes uruguayennes - a violé la souveraineté et le droit à l’autodétermination du peuple haïtien, ajoute t-il en rappelant que les Haïtiennes et Haïtiens n’ont pas cessé de réclamer le retrait immédiat de cette force.
« Le peuple haïtien n’a besoin de la pitié de personne, mais simplement le respect de sa dignité », déclare t-il dans les documents parvenus à AlterPresse.
« Les promesses d’un châtiment exemplaire soulevées par la plus haute autorité de l’exécutif du pouvoir uruguayen ont disparu », déplore le coordonnateur. Selon lui, l’histoire se répète encore une fois malheureusement, évoquant les excuses du président uruguayen et les poursuites entamées contre les soldats.
« L’invasion d’Haïti par l’ONU ainsi que la participation de plusieurs gouvernements latino-américains » constituent « une infamie nouvelle et obéit à des intérêts spécifiques et définies par les relations de pouvoir qui n’ont rien à voir avec les besoins réels du peuple haïtien », souligne le Comité dans sa lettre adressée au gouvernement argentin.
Pour Henry Boisrolin, il est clair que le rôle de la Minustah est de défendre l’« ordre » établi par le régime de la dépendance.
La Minustah a été imposée à Haïti en Juin 2004 par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, rappelle t-il.
« Pour aggraver les choses, la communauté internationale a convoqué en 2010-2011 les élections les plus chaotiques, honteuses et antidémocratiques de ces dernières années en Haïti, en favorisant l’arrivée au pouvoir de Michel Joseph Martelly, un personnage désagréable... », dénonce le comité.
Mise sur pied en 1986, le Comité démocratique haïtien en Argentine est une organisation qui lutte notamment pour le respect de la souveraineté et l’autodétermination des peuples.
De plus le Comité est membre de la Coordination internationale pour le retrait des troupes de la Minustah créée en novembre 2011 à Sao Paulo au Brésil lors d’une conférence internationale sur le sujet. [emb kft apr 15/02/12 11 : 10]