Par Gotson Pierre
Lyon (France), 10 fév. 2012 [AlterPresse] --- La communauté des pays francophones penche en faveur de la transformation du Programme de l’ONU pour l’Environnement (PNUE) en une agence spécialisée indépendante des Nations Unies en vue de la gouvernance mondiale de l’environnement.
Plus de 400 représentants des pays francophones d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, de la Caraïbe (dont Haïti) et de l’Europe sont parvenus à cette conclusion durant un forum qui s’est tenu à Lyon (France) les 8 et 9 février 2012, pour préparer leur participation au sommet mondial sur l’environnement Rio+20, prévu en juin prochain à Rio (Brésil), a constaté AlterPresse.
Les travaux ont été inaugurés par Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, en présence des présidents du Congo et du Niger, Denis Sassou Nguesso et Issoufou Mahamadou, du secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, et du coordinateur exécutif de la conférence des Nations Unies sur l’environnement, Brice Lalonde.
Gérard Collomb a considéré « plus inquiétante que jamais » la situation de la planète, alors que les intentions exprimées il y a 20 ans à Rio ne se sont pas matérialisées.
« Il nous faut agir vite », a martelé le sénateur-maire de Lyon, qui a prôné la mise en place d’un nouvel organisme spécialisé de l’ONU qui remplacerait le PNUE en tant que « voix de la planète ».
Les deux présidents africains ont repris cette proposition, qui, selon eux, permettra de renforcer la gouvernance de l’environnement au niveau mondial.
Issoufou Mahamadou a également demandé la création d’un « Fonds vert pour la protection de l’environnement » et invité les pays industrialisés à « honorer leur engagement d’accorder 0,7 de leur PIB à l’aide publique au développement ».
« Il faut négocier le nouveau tournant de l’humanité », a pour sa part lancé Denis Sassou Nguesso, qui a plaidé en faveur d’un « nouvel humanisme » et l’annulation de la dette des pays du Sud.
« Nous sommes à un tournant où nous avons besoin de l’imagination de tous », a de son coté souligné Brice Lalonde. Il a insisté sur l’articulation des deux principaux thèmes du sommet Rio+20 ¬ : le développement, qui intègre la lutte contre la pauvreté, et la gestion des ressources communes au niveau de la planète.
D’autre part, le secrétaire général de la Francophonie est revenu sur la question culturelle qui, a-t-il dit, doit être prise en compte dans la prochaine déclaration de Rio.
« La culture est un des piliers du développement durable », a-t-il soutenu, en reprenant le mot de son compatriote, le poète sénégalais Léopold Sedar Senghor, « la culture est le commencement et la fin du développement ».
Les participants au Forum francophone préparatoire à Rio+20 ont soutenu les propositions des dirigeants de la francophonie et demandé l’intégration de celles-ci parmi les conclusions attendues du prochain sommet.
Ils ont également fait des suggestions, entre autres, sur la prise en compte des collectivités locales dans la participation aux négociations internationales, la considération du capital naturel qui n’est pas illimité et la transition énergétique.
« Dès aujourd’hui, les Etats et gouvernements sont invités à intégrer les éléments de l’appel de Lyon dans le brouillon de la déclaration de Rio+20 », a dit l’administrateur de la Francophonie, Christian Dehaine, en clôturant les travaux le 9 février.
« Le groupe des ambassadeurs francophones de New York, va là aussi faire en sorte de se mobiliser pour relayer des éléments de cet appel », a-t-il assuré, et « la mobilisation reste très forte, avant et pendant Rio », a-t-il conclu. [gp apr 10/02 /2012 10 :00]