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Haïti-Martelly/Nationalité : « Je ne répondrai pas »

- Ecddy Jackson Alexis, journaliste de radio Kiskeya : « … N’avez-vous pas, une seule fois dans votre vie, renoncé à votre nationalité, monsieur le président ? »Parlement.

- Michel Martelly, président de la République : « …Aucune institution ne peut nous poser cette question/. Mais comme vous n’êtes pas de celles qui nous attaquent…Pour quelle radio travaillez-vous ? […] Je ne répondrai pas. Next »

C’est ainsi que le chef de l’Etat réagit à une question d’un journaliste alors qu’il vient de susciter un autre scandale et d’aggraver la crise avec le Parlement.

P-au-P, 3 fév. 2012 [AlterPresse] --- Michel Martelly nie avoir insulté son premier ministre et des parlementaires dans la soirée du 1er février quand il a fait irruption dans une réunion à laquelle il n’était pas attendu.

Nerveux, il minimise l’incident pour mettre en avant ses « succès » présidentiels tout en se montrant une fois de plus très agressif envers la presse.

Le président a donné une conférence de presse avant de s’envoler vers le Venezuela puis le Panama, ce 3 février.

A sa manière toute caractéristique, Michel Martelly n’a pas pu s’empêcher de déborder de son sujet abordant tour à tour son voyage récent à Davos, ses programmes mis en place, et l’inévitable scandale survenu en la résidence du premier ministre ce 1er février.

Selon ce qu’ont rapporté plusieurs parlementaires, le chef de l’Etat a fait irruption dans une réunion entre le premier ministre, Garry Conille et des parlementaires, les accusant de comploter un coup d’Etat contre lui.

Appelé à fournir ses papiers d’identité pour aider la commission du Senat chargée d’enquêter sur sa nationalité, Michel Martelly est devenu agressif, usant de propos colorés et cherchant à agresser ses interlocuteurs.

Lors de sa conférence de presse donnée à l’aéroport, Michel Martelly dément tout incident. L’ancien chanteur rendu célèbre surtout par ses grivoiseries de scène, devenu 56e président d’Haïti, a balayé le sujet.

C’est « une soirée qui a bien commencé. Une soirée qui a bien fini. Au milieu il y a eu des échanges…je ne vois de quelle manière on peut en tirer des excuses », déclare t-il. « Les trois quart de ce que vous avez entendu sont faux », ajoute t-il.

Le premier ministre, Garry Conille, qui accompagnait Martelly à l’aéroport, est l’une des personnalités qui semble avoir laissé des plumes dans ce scandale. Son image d’un chef de gouvernement sans autorité sur son équipe et à la merci de « l’énergie » et du « dynamisme » de Martelly se retrouve renforcée dans la presse.

« Si un jour je ne me sens pas à l’aise avec Garry Conille, je le regarderai dans les yeux et le lui dirai. Et vous le saurez tous également. Je ne suis pas du genre à jouer double jeu », tente d’adoucir le président.

Intervenant sur une station de radio de la capitale ce 3 février, Garry Conille a confirmé que Martelly a bel et bien eu des propos « malheureux » lors de cette fameuse soirée du 1er février. [kft gp apr 03/02/2012 12 :10]