P-au-P, 3 fév. 2012 [AlterPresse] --- Le Collectif de Mobilisation pour le Dédommagement des Victimes du Choléra (Komodevik) exige de la présidente du Brésil, Dilma Roussef, qui a visité Haïti cette semaine, le retrait sans délai des casques bleus et des troupes brésiliennes en particulier, suivant une lettre ouverte en date du 1er février 2012.
« Par cette action, le Komodevik vise à donner un moyen de pression en plus aux organisations brésiliennes et des militants de ce pays qui se positionnent pour le retrait des soldats brésiliens », explique Guy Numa, représentant du Mouvement Démocratique Populaire (Modep), qui fait partie du Collectif.
Des organisations nationales telles le Parti Socialiste des Travailleurs Unifié (Pstu), le Central Syndical et Populaire-Coordination Nationale des Luttes (Csp-Conlutas) et la Brigade Populaire, dans l’Etat Minas Gerais (Sud-Est) militent contre la présence du Brésil au sein de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (Minustah).
Le Collectif signale à l’intention de Dilma Roussef que « l’argent qui entretient les soldats pourrait servir dans l’éducation, la santé et le logement en Haïti ».
Le Brésil est appelé par le Collectif à retirer ses troupes du pays en signe de respect de la souveraineté nationale des peuples.
La lettre évoque à l’attention de la présidente brésilienne plusieurs cas qui ont alarmé l’opinion publique haïtienne : la pendaison du jeune Gérald Jean Gilles au Cap-Haïtien en août 2010, la violation de l’espace universitaire de la faculté d’ethnologie suivie de l’arrestation de l’étudiant Mathieu Junior le 24 mai 2010, le passage à tabac de 3 jeunes par des brésiliens et retrouvés à Titanyen (au nord de la capitale) le 14 décembre 2010 et le viol du jeune Johnny Jean par des soldats uruguayens à Port-salut (Sud).
Le 1er février, Dilma Roussef a annoncé le retrait prochain de 300 militaires parmi les 2 200 présents au sein de la Minustah.
Le Komodevik exige, pour sa part, le retrait total des troupes brésiliennes qui sont en Haïti, selon l’organisation, « pour défendre les intérêts des entreprises transnationales exploitant sans état d’âme les travailleurs et travailleuses du pays ».
Cependant, lors de sa visite en Haïti, Dilma Roussef a défini la Minustah comme une mission de paix, de coopération et d’amitié.
Créé en septembre 2011, Le Komodevik regroupe des organisations syndicales, populaires et étudiantes. Il organise diverses activités de mobilisation contre la présence de la Minustah et plaide pour le dédommagement des victimes du Choléra. [efd gp apr 03/02/2012 08:45]